FRANC-MAçONNERIE:« Ces dictateurs qui ont piégé la franc-maçonnerie »

00000127256524676a8d34b2007f000000000001.fm mag 003 Franc Maçonnerie Magazine N° 3FRANC-MAçONNERIE:« Ces dictateurs qui ont piégé la franc-maçonnerie »

Le numéro 3 de « Franc-Maçonnerie Magazine » vient de sortir…. Voici le sommaire de cette revue avec un dossier spéciale consacré à « Ces dictateurs qui ont piégé la franc-maçonnerie » relatif à la franc-maçonnerie en Afrique.

Ces dictateurs qui ont piégé la franc-maçonnerie

Par Hélène Cuny

Omar Bongo, lors d'un sommet franco-africain

 

Histoire complexe et souvent douloureuse que celle de la franc-maçonnerie en terre noir-africaine. Infiltrée par les réseaux affairistes, inféodée aux dictatures en place, l’institution qui prône l’idéal de fraternité a bien du mal à faire entendre sa voix.
Derrière ce constat affligeant, des maçonnes et maçons africains œuvrent pour que justice et égalité deviennent une réalité. Eclairage sur une franc-maçonnerie source d’incompréhensions.

« Si Dieu tue un riche, il tue un ami ; s’il tue un pauvre, il tue une canaille » proclame le romancier ivoirien Ahmadou Kourouma, dans sa critique des dictatures africaines(1). Goût du pouvoir sans limites, ignorance des populations civiles, culte de l’apparence, sont les attributs de la grande majorité pour ne pas dire de l’intégralité des dirigeants africains passés et présents. Denis Sassou N’Guesso et Pascal Lissouba, au Congo Brazzaville, Omar Bongo et son fils Ali au Gabon, François Bozizé en République Centrafricaine, Idriss Déby au Tchad, tous se sont illustrés dans des guerres fratricides, perpétrant massacres et désolations. Et tous sont francs-maçons, ont vécu le rituel si symbolique du passage sous le bandeau lors de l’initiation, qui doit permettre à l’homme de renaître et devenir meilleur. Le constat est amer et les interrogations multiples. 
Alors que la maçonnerie occidentale a insufflé démocratie, émancipation des hommes et accroissement des libertés, la maçonnerie africaine, n’aurait-elle engendré que des potentats sanguinaires, trahissant les valeurs de l’institution même qui les a accueillis ? Faut-il parler d’échec et ignorer les maçonnes et maçons africains qui cherchent à instaurer plus d’humanité et de valeurs citoyennes dans leur pays ? Comprendre la maçonnerie africaine, ses particularités, et son imbrication dans le politique, c’est d’abord remonter aux origines de son implantation.

La colonisation et l’émergence d’une maçonnerie « paternaliste »

Dès le XIXème siècle, les grandes puissances européennes, surtout la France et la Grande-Bretagne convoitent le continent africain. La colonisation, au-delà des arguments économiques évidents, avec la mainmise et l’exploitation des richesses locales est perçue comme un acte civilisateur des populations. Cette vision sera partagée par de grands humanistes, défenseurs des droits de l’homme, Jules Ferry et Léon Gambetta pour ne citer qu’eux. Mais elle pose d’emblée les bases d’un paternalisme, où situation dominante de ceux qui savent, les blancs, sur les ignorants, les indigènes. La franc-maçonnerie qui apparait alors sur le continent africain suivra assez naturellement cette tendance. Le 9 mai 1781, une première loge voit le jour, la Respectable Loge Saint-Jacques des vrais amis rassemblés, à l’orient de Saint-Louis du Sénégal.  Ce sera ensuite la création de loges au Maroc, en Tunisie, à Madagascar, en Guinée, au Congo(2).

 

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