PORTRAIT: Christopher ''DUDUS'' COKE, L'HOMME QUI PREND LA JAMAÏQUE EN OTAGE

PORTRAIT: Christopher "DUDUS" COKE, L'HOMME QUI PREND LA JAMAÏQUE EN OTAGE

PORTRAIT - Qui est ce chef de gang pour lequel les Jamaïcains sont prêts à mourir?...

Pour les autorités jamaïcaines, c'est l'homme le plus puissant du pays. Pour les Etats-Unis, l'un des trafiquants les plus dangereux au monde. Pour ses compatriotes, Christopher «Dudus» Coke est un héros, une sorte de Robin des bois. Suffisamment pour que la population tente d'empêcher l'extradition de ce trafiquant de drogue vers les Etats-Unis.

Shower Posse

A 42 ans, Dudus est à la tête du principal gang du pays. Le «Shower Posse», le gang des douches qui doit son nom à sa réputation d'arroser généreusement ses ennemis de rafales de balles. Il a pris la suite de son père, Lester Lloyd Coke (aussi appelé Jim Brown), ancien chef du gang, mort en prison en 1992.

Car pour ce gosse du bidonville de Tivoli Gardens, à Kingston, la pègre est une affaire de famille. Mais si deux de ses frères ainsi que sa soeur ont été abattus, Dudus, lui, se fait discret. Au point que le Premier ministre Bruce Golding s'était jusqu'alors refusé à s'en prendre à lui, malgré les injonctions des Etats-Unis, où le Shower Posse trafique de la marijuana, du crack et des armes, et où il risque la prison à vie.

«Jésus est mort pour nous, nous mourrons pour Dudus»

A Tivoli Gardens, on se fiche de savoir ce qu'on pense de Dudus à New York ou à Washington. «Il a transformé un quartier en proie au crime et à la violence en un endroit où les gens peuvent gagner de l'argent», a déclaré au Jamaica Observer son ancien avocat, le sénateur Tom Tavares Finson.

En effet, Christopher Coke a mis en place une micro-économie, basées sur les petits boulots, dont profite à plein la population. Il verse par ailleurs de l'argent pour les écoles. Du coup, quand les forces de l'ordre ont donné l'assaut, on pouvait les voir brandir des pancartes du type «Jésus est mort pour nous, nous mourrons pour Dudus» ou «Leave Dudus alone».

 

Julien Ménielle