REGGAE SUMFEST 2011. En attendant la 20 ème édition.

REGGAE SUMFEST 2011. En attendant la 20 ème édition.

Comme chaque année au mois de juillet, des milliers de visiteurs se rendent à la JAMAÏQUE pour assister au festival REGGAE SUMFEST, la Mecque du reggae.

Ce festival se déroule dans la ville de Montego Bay depuis 19 ans déja.

Et comme à chaque édition, nous avons encore assisté à des scènes que l'on voit nulle part ailleurs. Du jeudi 21 juillet 20h au dimanche 24 juillet 6H45, les artistes les plus en vogue étaient conviés pour le plus grand show reggae de la planète selon les organisateurs.
Comme à l'accoutumée la nuit du DANCE HALL de jeudi à vendredi fut chaude, très chaude même...

A l'affiche des artistes tels que BEENIE MAN, BOUNTY KILLER, MAVADO, VYBZ KARTEL, I-OCTANE, ELEPHANT MAN et beaucoup d'autres chanteurs de dance-hall au top des chart dans l'ile et sur le marché international.

L’affiche était alléchante et ce n’était pas un hasard.En effet le but avoué du Sumfest est de drainer un public international. Et on peut dire que le contrat a été rempli.Les festivaliers venu du Monde entier étaient ravis, à l’image de ce groupe de martiniquais et guadeloupéens qui témoignaient à l’unisson : « on est venu voir des artistes que nous voyons en majorité à la télévision ou en dvd ».

Venir au Sumfest est une chose, mais tenir toute la nuit jusqu’au petit matin en est une autre. La forte délégation américaine, occupant les trois quart de l'espace VIP, pourrait témoigner de ce véritable marathon de la musique reggae. Certains ont du faire preuve de résistance pour honorer la longue liste d’artistes programmés.

20 h : coup d'envoi

Les organisateurs sont ponctuels au grand dam des artistes ayant le redoutable "privilège" de débuter devant une audience ...vide.

C'est tout le paradoxe du Reggae Sumfest et des concerts à la Jamaïque, Un artiste peut se retrouver à l'affiche d'un concert prestigieux et ne pas s'en satisfaire s’il est programmé trop tôt.

A 23H30 l'assistance se remplit doucement et on assiste à la prestation d'un jeune artiste nommé ZAMUNDA. Son talent et son potentiel font le public réagir immédiatement et les premiers feux d'artifices illuminent le ciel.

D'autres jeunes artistes tels que Chan Dizzy, Laden, Fambo et Ikaya ont su également tirer leur épingle du jeu.

Passé minuit,la température au maximum Passé minuit le scénario change. La programmation est minutieusement conçue pour faire monter la température au maximum, mais quelque fois la réalité dépasse l'imagination. On s’en rendra compte lors de la performance
de I-OCTANE.

Mais en attendant il est 0h30 et JAH VINCI est attendu par ses fans. Son arrivée est saluée par des feux d'artifices et quelques "torches jamaïcaines*". Des pull up* se font entendre, ça y est le Sumfest est lancé. Après une prestation convaincante qui lui vaudra surement l'honneur d'être reprogrammé l'an prochain, et cette fois-ci à une heure plus tardive, l'artiste est comblé. En tous cas, le contrat est rempli, et notre jeune artiste rasta quitte la scène avec le sourire.

JAH VINCI l’a compris, le Sumfest est un show, mais aussi une compétition. La performance des uns et des autres déterminent leur présence pour l'édition suivante. Et gare à ceux qui n’aurons pas assuré, perdant de la sorte l’opportunité de fouler de nouveau cette scène prestigieuse.

KHAGO a d’ailleurs confirmé cette règle à son avantage, car c’est avec plaisir que nous avons revu cette artiste qui avait marqué les esprits l’an dernier. Cette année, il est revenu en force, car à chaque tune* de l'artiste, le public reprenait en chœur tous ses lyrics. Sa prestation lui a valu d’être nominé parmi les meilleurs artistes de la nuit du dance-hall.

Après une telle performance on se demandait comment CECILE allait relever le défi.Pourtant c'était le cadet de ses soucis vu l'assurance dont elle faisait preuve. Elle conquit le public instantanément avec son style et ses lyrics.

 

Contrairement à son habitude elle insista sur des "reality lyrics" comme on dit dans le jargon du reggae. Des textes décrivant la dure réalité de la vie dans les ghettos et foyers jamaïcains. Le titre "wise up" toucha particulièrement l’assistance, et CECILE bénéficia d’une vive reconnaissance d’une partie du public qui pouvait s’identifier à ces textes avec fierté et être mis à l’honneur malgré des conditions de vie modeste éloignées des sphères VIP. C’est cela aussi la fierté jamaïcaine.

SpiceSpice qui lui succéda fit une entrée fracassante avec une perruque afro...bleu. Elle fit un show convenable devant un public qui prenait manifestement plaisir à rire de ses facéties sur scène. Faisant preuve de moins de légèreté, elle chanta aussi quelques titres sur le thème de la condition féminine, un répertoire particulièrement apprécié.

La transition était parfaite pour accueillir l'un des artistes les plus « conscient » de sa génération, le bien nommé KONSHENS. Très attendu par la presse et le public, sa prestation fut digne de sa réputation. Il alterna des titres conscients et d’autres dans un registre un peu plus "fun".

Quant le moment de rendre hommage à l'artiste BUJU BANTON emprisonné à Miami pour une sombre histoire de cocaïne, arriva, l’heure n’était plus à la plaisanterie. L’affaire concernant BUJU BANTON sur laquelle nous ne nous étalerons pas tant les zones d'ombres sont nombreuses a touché tous les jamaïcains, conscients du manque de transparence dans cette histoire. Dans tout le pays, on continue de jouer les titres de l’artiste sur toutes les radios.

Pas un concert où un hommage ne lui soit rendu. KONSHENS revêtit en guise d’étendard un tee shirt blanc où on pouvait lire : "FREE BUJU", et chanta même quelques refrains en son honneur.

I-OCTANE décide à 3h de venir tout brûler sur scène

Puis place à KIPRICH, AIDONIA, ELEPHANT MAN. Tous ont assuré leur prestation à la mesure de leurs talents. Ils ont même contribué à réchauffer davantage l’atmosphère survolté par un public plein à craquer. Car depuis 1H30, le Sumfest affichait complet. Plus aucune place de disponible, il y avait foule.

Quoi rêver de mieux pour I-OCTANE qui décide à 3h de venir tout brûler sur scène. L'expression n'est pas trop forte, elle fait même partie du jargon du reggae. Au propre comme au figuré le public va assister à ce qui restera dans l'histoire du Sumfest et du reggae comme un des plus grand moment.

D'après l'expression consacrée, les absents ont toujours tort. Cette édition du Sumfest risque en tout cas de renforcer cette maxime, car il sera quasiment impossible d'imaginer pour ceux qui n’étaient pas là, les feux d'artifice et l'incendie déclenchés par les lyrics de I-OCTANE au coeur du Bob Marley Center.

Imaginez un ciel éclairé par des pétards et des torches tenus par des centaines de spectateurs situé dans la zone populaire appelé "général". Imaginez un feu de camp dépassant toutes les limites du possible dans l’enceinte d’un concert. A chaque lyrics de l'artiste, tout s'enflammait encore plus. L'organisation fit appel à ses bénévoles pour éteindre le feu, en vain.

Au contraire il repartit de plus belle durant toute la présence de l'artiste sur scène. Il joua plus de uarante cinq minutes. A coup (presque) sùr, I-OCTANE venait de remporter la compétition du meilleur dee jay de la dance hall night, titre honorifique et très important pour la suite d’une carrière en JAMAÏQUE mais aussi pour l'international.

Après le passage de I-OCTANE, la compétition était au zénith, d'autant plus que la liste à venir était longue et prestigieuse avec des artistes tels que MAVADO, BOUNTY KILLER ou encore BEENIE MAN et VYBZ KARTEL.

Bounty KillerCe dernier était d’ailleurs le plus attendu car il est l'artiste jamaïcain le plus détesté par ses pairs en ce moment à cause de la "mauvaise idée" qu'il a eu de se blanchir la peau dixit une journaliste du journal
jamaïcain STAR.

Mais le "Général" reste le général. C'est le titre et le surnom de BOUNTY KILLER. Décoré l'an dernier après avoir été emmenotté l'année précédente, les aventures de BOUNTY KILLER se suivent et ne se ressemblent pas au SUMFEST.

Cette année sa performance fut bonne et on pu s'apercevoir que le poids des années n'avait aucune de prise sur lui. Le public fut conquis, même s'il faut concéder que certains connaisseurs étaient nostalgiques de ses grandes heures de gloire.

Normal, un peu de temps est passé depuis 1993. De nouvelles générations d'artistes sont apparues mais Rodney PRICE les a tous soutenues ou lancées, c'est pour cela qu'on l'appelle le Général, c'est lui qui "dirige" toute l'armée du dance-hall.

Après le "Général", place au King du dance-hall. BEENIE MAN vêtu tout de blanc arriva sûr de lui et de son impact sur un public entièrement conquis à sa cause. BEENIE MAN fait parti des artistes les plus aimés de l'île. Le public lui pardonne quasiment toute ses frasques. Et le jamaïcain lambda peut vous en citer quelques unes.

Les habitués du SUMFEST se rappellent de la dernière en date où il est venu sur scène avec sa maitresse au SUMFEST 2009 pour rendre jalouse sa femme D'ANGEL, artiste également en vogue.

Une actualité qui fit la une à la JAMAÏQUE durant un an, rythmée par des procédures de divorce ou des scène de ménage en public, entretenu par des polémiques à la radio et à la télévision. Les feux de l'amour entre BEENIE MAN et sa femme pour le bonheur des afficionados des "télé novelas", séries à succès aussi en Jamaïque.

Mais tout cela est révolu, ce soir là, c'était un BEENIE MAN bondissant et souriant qui nous gratifia de quarante cinq minutes intenses voir très intenses par moment au point que les observateurs spécialisés ont jusqu'à ce jour du mal à départager BEENIE MAN et I-OCTANE et les autres pointures à venir.
Car vous vous en doutez, à cette heure avancée, la compétition était loin d’être terminée.

Après la formidable prestation de BEENIE MAN, ASSASSIN décida de mettre la barre très haute, au-delà de ce qui semblait possible. Le public local était aux anges. Les personnes étrangères à l’actualité du dance-hall étaient étonnées de voir cet artiste, roulant sa bosse depuis des années, explosé au petit matin comme un pitbull assoiffé de combats. Avec sa voix rauque et la bonne énergie dégagée sur scène, sans oublier ses lyrics explicites, il conquit sans faille le reste de l'assistance ainsi que le jury non officiel chargé de désigner les meilleurs.

MAVADOEt puis place à MAVADO, le quatrième larron. Le jour n'était pas loin de se lever lorsqu'il pénétra sur la scène du 19ème festival reggae SUMFEST. L'excitation était à son comble, les visiteurs comme les locaux étaient hystériques. On entendait des cris, des femmes hurlaient son nom, appareils photos et portables étaient à l’affut, les flashes crépitaient et le ciel s'illuminaient encore. Heureusement, I-OCTANE n'avait pas épuisé les réserves des " hommes torches"...

Ces derniers allumèrent tout ce qu'ils pouvaient trouver pour témoigner de leur ferveur pour MAVADO. Ce dernier était intenable, comme certains de ses fans issue de la gente féminine. L'une d'entre elle monta sur scène pour danser avec son idole, ils s'en donnèrent à coeur joie, le public était en extase.

Lorsque MAVADO voulu adresser quelques mots à sa partenaire de scène , elle fit comprendre qu'elle ne parlait pas anglais, et pour cause elle était de la Martinique. Pour elle le langage du corps était son terrain d'expression.

Dommage on aurait aimé entendre sa voix après l'avoir vu "winé" magistralement avec MAVADO. Ce dernier quitta la scène au bout de cinquante minutes après avoir été rappelé trois fois par le public.

Vybz kartelPour conclure cette nuit il ne manquait que VYBZ KARTEL. Très attendu par ses fans, son entrée fit sensation car certains soutiennent sa démarche de se blanchir la peau et tenait à le faire savoir. L'artiste a même déclarer sur les ondes:" depuis que je me blanchis, j'ai encore plus de succès avec les femmes".

Ne dit- on pas souvent que lorsqu'un homme agit de tel ou tel façon qu'il faut cherchez la femme...En bien comme en mal !

En revanche, nombreux parmi ceux qui se battent contre cette pratique du blanchiment de la peau étaient choqués.
A plusieurs reprises, une spectatrice répétait à haute voix: "oh my God, mi cyan't believe mi eyes", (Oh mon Dieu, je n'y crois pas mes yeux).

Objectivement, l'assistance n'a pas été conquise par la prestation de VYBZ KARTEL, car il n'était pas en live contrairement à tous ses comparses. Son show était léger, les artistes avec qui il est venu sur scène comme Vanessa BLING n'ont pas convaincu.

Vybz kartelSeul POPCAAN avec ses hits diffusés sur les ondes fit un peu sensation. Les inconditionnels de VYBZ KARTEL ne seront peut-être pas d'accord car ils reprenaient à pleins poumons tous les tubes de leur artiste favori, mais ils étaient bien les seuls à le faire.

D'autres, déçus quittèrent le Bob Marley center bien avant la fin de la prestation de KARTEL.

Ce qui fit dire aux spécialistes que c'est MAVADO qui remporta la dance- hall-night. Mais quand on lui posa la question à la radio, il répondit que pour lui, c'était ASSASSIN qui avait fait la meilleure performance.

Le fair play de MAVADO est tout à son honneur, mais une chose est sure, ils nous ont tous "tués"!

Au petit matin les jambes étaient en compotes , le repos s'imposait car l'INTERNATIONAL NIGHT 1 commençait seulement dans douze heures. A 8h30, en quittant les lieux, on pouvait encore apercevoir certains fans avec BEENIE MAN pour immortaliser le moment avec leur idole, resté le dernier pour communiquer encore avec son public. Big up BEENIE.

INTERNATIONAL NIGHT 1

La seconde nuit, appelée International Night 1 est en général réservée aux amateurs de bon reggae roots et chanté. Elle est qualifiée d'International car il est de tradition que des stars internationales venu des USA soient programmées.

Cette année R.KELLY était annoncé, mais il n'est pas venu. Quarante huit heures avant le début du festival les organisateurs ont reçu un fax muni d'un certificat médical indiquant un "début de cancer à la
gorge". "Son médecin lui ayant prescrit du repos il était dans l'incapacité de se produire sur scène", c'est le communiqué que fourniront les officiels.

L'assistance en prit un coup. C'est donc dans un Bob Marley center très clairsemé que débute la deuxième nuit du festival. A ce moment précis, les médias étrangers n'étaient pas très optimistes pour ce qui est de la ferveur populaire.

Ils avaient torts, car il ne faut pas négliger le fait que des artistes tels que Beres HAMMOND et Tanya STEPHENS sont très appréciés par le public local et par les visiteurs. Pourtant, c'est un artiste qui n'était pas programmé au départ qui allait faire sensation, mais patience!

La soirée commença vraiment doucement avec une artiste chantant avec sa guitare et répondant au nom de Belinda BRADY. Malheureusement pour elle, il n' y avait presque personne, encore pire que la veille.

PROPHECY eut un tout petit peu plus de chance puisqu'il reçut quand
même quelques applaudissements pour sa convaincante prestation malgré la faible affluence.

Christopher MARTIN - BJPour le jeune Iba MAHR les choses se sont un peu mieux passées. Même s'il n'y avait toujours pas foule, sa prestation laisse présager un meilleur passage pour l'an prochain. C'est tout le mal qu'on lui souhaite tant son potentiel est visible pour devenir un chanteur respecté à l'instar de la valeur montante, le jeune Christopher MARTIN très attendu ce soir la.

Notons également que Paul ELIOTT et Ritchie LOOPS qui assuraient la suite du show ont su capter l'attention du public à défaut de le séduire complètement. Mais dorénavant quand vous parlerez de séduction il faudra compter avec

Christopher MARTIN. Non content d'enchainer les bonnes performances SUMFEST après SUMFEST, ce jeune homme a perdu toute sa timidité. Sur scène ou en backstage, fini le petit garçon qui n'osait même pas vous regarder quand vous lui tendiez le micro.

Maintenant il faut faire la queue pour l'interroger et il peut même manifester un peu 'agacement si vous manquez de pertinence. Certains s'en sont, à leur frais, vite rendus compte.
Ce jeune homme est incroyable, enchainant tube sur tube comme le fameux "pepper loving", tétanisant le public féminin qui ne savait plus où donner de la tête, en état de choc, touché par son style et ...ses muscles fortifié depuis quelques mois déjà. Quel métamorphose ! De quoi faire palir de jalousie plus d'un !

Bref, on comprend mieux cette "métamorphose" lorsqu'on l'entend dire dans une de ses chansons "touch my body", (touche mon
corps),…Effectivement, il fallait que ses paroles soit en adéquation avec un corps sensé suscité auprès de ces demoiselles les fantasmes les plus fous.

Au final, très bonne prestation de Christopher MARTIN, un nom à retenir pour le futur. Est-ce le nouveau SANCHEZ ou Beres HAMMOND ?

Tanya Stephens - BJOn ne saurait le dire tout de suite, mais en tous cas, dans la catégorie lover's rock il est fort à parier qu'il fera une très belle carrière.
Sur ce point, Tanya STEPHENS fait figure d'exemple, tant sa carrière est éclatante. Entamée depuis 1996, celle qui se considère comme une "femme différente des autres" à des dizaines de tubes à son actif. Elle n'a pas hésité à les enchainer les uns après les autres de " yu nuh ready fi dis yet" qui est un classique de son répertoire à "it's a pity", autre grande référence.

Le public sautait de joie. Tanya STEPHENS sur scène, c'est une distributions de piques pour "les rivales" qu'elles soient artistes ou pas. Elle le dit elle même, sur scène, elle a déclaré: "les femmes ne m'aiment pas car j'ai dit que j'aimais beaucoup les hommes, moi ce n'est pas "one man*" mais nuff* men". Pourtant la gente féminine ne semblait pas lui tenir rigueur, car
à l'applaudimètre, elle dépassait tous les curseurs. Au final, une prestation d'une très bonne facture.

Mais que dire de celle de ...COCOA TEA.

COCOA TEA, la surprise COCOA TEA, L'HOMME QUI N'ETAIT PAS A L'AFFICHE a fait ce qu'on appelle un carton plein. Appelé au dernier moment pour "remplacer" R. KELLY, l'artiste rasta n'a pas apprécié de jouer ce rôle de remplaçant, et il l'a fait savoir durant quasiment tout son show.

COCOA TEA, c'est plus de 25 ans de carrière avec des tubes à la pelle. Tous les amateurs de reggae connaissent COCOA TEA, pas un amateur de dance-hall digne de ce nom ne peut ignorer cet artiste majeur. Etre passé à côté de la carrière de cet illustre chanteur pourrait même être considéré comme une faute grave.

C'est donc en pays conquis qu'il se présenta devant l'assistance. Il ne manquait que les torches, interdites à cause des incidents de la veille pour que le ciel ne s'enflamme aussi, comme lors du passage de I-OCTANE durant la dance-hall night.

Fort de son impact, l'artiste demanda au public si R.KELLY leur manquait. Tout le monde répondit en choeur " nooooooooooooo"!!!

Cocoa TeaCOCOA TEA reposa question plusieurs fois et eut la même réponse avec encore plus de ferveur à chaque fois, rehaussant, fait inimaginable, encore le niveau des décibels.

A ce moment, on avait touché le point de non-retour. Et pour les personnes avisées qui avaient assisté aux éditions précédentes, il ne faisait aucun doute qu'on allait assister à un évènement hors de l'ordinaire. Une mise au point, pour ne pas dire un règlement de compte.

Mais revenons deux éditions en arrière pour bien comprendre le scénario qui allait se jouer devant nous. Il y deux ans, COCOA TEA était programmé pour une des soirées internationales, mais il avait décliné l'invitation ne s'estimant pas considéré à sa juste mesure par les organisateurs.

L'an dernier, il est venu , mais  n'avait chanté que trente minutes car on ne lui avait pas donné l'autorisation de s'exprimer plus
longtemps. Il s'en était plaint et s'en était pris directement à Johnny GOURZONG, l'un des patrons du SUMFEST, mais surtout celui qui programme les artistes et leur temps de passage. Alors cette année c'est sur scène que Cocoa Tea décida de remettre les
pendules à l'heure.

Galvanisé par un public acquis à sa cause, connaissant par coeur ses chansons, il interpella directement Johnny GOURZONG sur scène en prenant à témoin l'auditoire:" hey Mr GOURZONG, comment pouvez vous me faire jouer que 30 mn alors que je suis un machine à tubes".

Puis invitant le public à se joindre à lui, il porta l'estocade :"Montrons à Mr GOURZONG comment les tubes pleuvent dans son festival avec COCOA TEA". L'assistance était en extase

En résumé, même si certains furent surpris, ce n'était donc pas étonnant de voir COCOA TEA "clasher" de nouveau Mr GOURZONG.
Mais cette fois-ci, il fut plus dur et très direct en disant que: "les promoteurs dépensent énormément d'argent pour faire venir des stars étrangères et ne veulent pas payer correctement les artistes jamaïcains". Des propos qui trouvaient un écho très favorable au sein du public, estimant que les paroles du chanteur n'étaient que vérité.

COCOA TEA n'était pas en compétition comme c'était le cas avec les artistes de dance-hall, mais de l'avis de tous, sa performance et ses propos resteront graver dans les annales. BIG UP COCOA TEA.

Beres HammondBeres, un survivant de l'autre époque

Un autre pilier qui restera dans les annales et dans l'histoire du reggae c'est bien monsieur BERES HAMMOND. Le crooner de ces dames a encore pris plus d'importance dans le coeur des femmes depuis la disparition de son ainé Gregory ISAACS. Beres comme l'appelle les jamaïcains est un survivant de l'autre époque.

L'âge d'or du reggae il l'a connu, il a côtoyé les plus grands avant de bénéficier lui-même d'un statut similaire. Beres HAMMOND c'est l'équivalent de trente ans de carrière, ce sont des centaines de chansons, des milliers voir des millions d'albums vendus dans
le monde.

Quoi de plus naturel alors, de le voir recevoir une récompense pour l'ensemble de son oeuvre. Son concert fut formidable il joua plus d'une heure. Les ladys et les "rude boys lovers" étaient ravis. "Who say big man no cry" et pourtant on a vu un homme versé une larme de bonheur tellement il était heureux, de vivre ce moment, de plus avec sa dulcinée témoin privilégié.. C'est la magie "Beres" tout simplement.

 

Après Beres HAMMOND la moitié du public s'en alla.Il faut dire qu'il était déjà quatre heures du matin. On peut comprendre quand on prend en compte la fatigue due à la nuit précédente, et au manque d'endurance ressenti par certain pour une première participation au Sumfest.

Beres Hammond being honored for his over 30 years in the businessUne période de rodage pour quelques téméraires qui ont tenu à aller au bout de la nuit. On a même vu certain  sur des chaises, complètement endormis, la bouche grande ouverte. Et oui, c'est ça aussi le Sumfest!!!!

Pour ceux qui avait la forme et qui sont de vrais passionnés, la prestation du vétéran HALF PINT leur a procuré du plaisir même si ce dernier n'a plus la voix aussi fraiche que ces dernières années. Cela s'entend surtout quand il chante le fameux "greetings" un classique parmi les classiques faisant parti de son répertoire. Le public chantait en choeur sur des titres comme "substitute lover" ou "Johnny too bad" ou encore "level the vibes".

Bravo à HALF PINT et merci au suivant… Monsieur BUNNY WAILER. BUNNY WAILER, la légende vivante C'était l'autre grande surprise du SUMFEST. Personne n'en avait entendu parler avant d'y venir. La veille, il y avait eut quelques indiscrétions de la part de l'artiste guadeloupéen CALI P, qui avait ouïe dire que la fille de BUNNY chanterait probablement, mais aucune certitude. BUNNY WAILER

A la simple évocation de son nom, ce sont dizaines de souvenirs qui jaillissent, comme ce concert mémorable à Paris à l'Aquaboulevard en 1994.

Alors imaginez le privilège de ceux qui ont assisté au petit matin à 5h30 à l'entrée sur scène de Bunny Wailers, la légende vivante, accompagné de sa formation.

Et ça commença fort. Dès son entrée, il montra qu'il était toujours "jeune", puisqu'il ommença en dance-hall comme pour dire aux plus jeunes: "papy est toujours présent et sait ce qu'est le dance-hall".

Il enchaina tous ses titres de légende de "RASTAMAN" en passant par "DREAMLAND" ou " STIR IT UP".Un déluge de tubes, un véritable voyage dans le temps, de quoi avoir des crampes d'estomac tellement l'émotion était forte.

Chaque titre de BUNNY résonna à sa juste valeur, l'assistance étant bien consciente de vivre un moment exceptionnel avec l'homme et en même temps, le dernier encore en vie du célèbre trio vocal constitué de ses deux acolytes BOB MARLEY et PETER TOSH.

Bunny Wailer - BJLorsque sa fille vint le rejoindre sur scène, il prit tout son temps pour la présenter et dire l'honneur que c'était pour lui de voir sa fille sur scène à ses côtés. Il nous le redira lors d'une interview exclusive décrochée le lendemain durant un forum consacré à l'avenir du reggae.

Sur scène il tint à délivrer certains messages dont un à destination des organisateurs. Comme COCOA TEA il s'insurgea contre les fortunes dépensées pour faire venir des stars qui ne font pas du reggae. C'était si important pour lui, qu'il fustigea même l'appellation REGGAE SUMFEST pour ce festival qui selon lui "n'est pas un festival de reggae car on y ajoute d'autres musiques qui n'ont rien à voir avec le reggae".

Qu'on se le dise BUNNY LIVINGSTONE WAILER est toujours un rebelle pour ceux qui pourrait en douter. Et ne croyez surtout pas qu'a son âge (64 ans), il ne jouerait pas longtemps. Car c'est lui manifestement qui joua le plus parmi tous les artistes du
SUMFEST. Il restera sur scène près de 2h.

Qui aurait osé dire que BUNNY WAILER était fatigué ? Surement pas les afficionados qui sont restés jusqu'à 7H30 pour le voir
conclure cette belle nuit internationale part 1.


RESPECT pour L'HONORABLE BUNNY WAILER.

Samedi 23 juillet, dernière nuit du festival.

La tête d'affiche internationale s'appelle NICKI MINAJ elle ne fait pas de reggae et est originaire de Trinidad. On notera comme grande différence avec la veille , un public fringué comme les soirs de gala et bien décidé à conclure ce festival avec beaucoup
d'entrain.

Nicki MINAJ est familière de ce type d'effervescence. Elle se savait attendue. Mais auparavant, ceux qui sont programmés avant elle étaient focaliser davantage sur leurs prestations car ils se devaient de faire une bonne performance. En effet, ce soir là, tous les médias étaient présents. L'espace qui leur était réservé était plein à craquer. Dans la salle de presse c'était l'ébullition.

En attendant une compétition de danse prenait cours sur scène, le public se divertit en observant les chorégraphies des unes et des autres, le concours étant exclusivement féminin.

Puis ce fut les tours des chanteuses Ashley MARTIN, Laza MORGAN et de l'artiste HEZRON qui firent des prestations convaincantes.

Cherine ANDERSON et le groupe CHALICE ont reçu aussi un bel accueil de la part de l'assistance.

Mais le premier à faire sensation fut un jeune artiste dont la côte ne cesse de monter à la JAMAÏQUE.

Son nom est PROTOJE. Ses chansons passent d'ailleurs souvent sur les radios. Il est assez sollicité pour participer à différents projets musicaux en cours dans l'île. Ses textes et ses mélodies furent appréciés par le public dont le fameux titre "take control". Retenez bien son nom on le reverra au SUMFEST et ailleurs.

L'une des valeurs sures parmi la nouvelle génération existante est GYPTIAN. A l'aise depuis ses débuts au reggae SUMFEST, il a confirmé en communiquant énormément avec son auditoire. Ayant quelques tubes à son actif dont le fameux " HOLD U" qui est un hit planétaire, l'artiste s'amusa à faire chanter le public sur ses tubes comme "Nah let go" ou encore sur le titre "beautiful lady" qui ne pouvait laisser bien sùr, aucune lady indifférente. Apres une belle prestation GYPTIAN se montra disponible avec les médias, fait très appréciable, car pas toujours fréquents chez les autres artistes.

Que dire alors de Wayne WONDER?

Il est toujours aussi jeune, comme il l'avait prédit, il y a 19 ans lors de sa première prestation au SUMFEST en chantant le titre prémonitoire "forever young". Prémonitoire car on a l'impression que Wayne WONDER n'a pas pris une ride et le plus important, sa musique non plus. "Ce mec est une machine à tubes" s'exclamait la journaliste de "The Gleaner", un quotidien local. Comme elle, toute le monde reprenait ses chansons en choeur de "saddest day" à "bounce along" en passant par "no letting go".

On en redemandait, c'est toute une époque du dance-hall qui défilait sous nos yeux ébahis.
Comme de nombreux artistes durant ce festival, il voulut rendre hommage à quelqu'un qui a beaucoup compter dans sa carrière. Celui avec qui il a enregistré énormément de tubes, et qui est enfermé dans une geôle à Miami.

Et oui, vous l'avez deviné, Wayne WONDER ne pouvait pas oublier BUJU BANTON. Il chanta les tubes qu'ils ont composé ensemble.

Il se permit même d'interpréter un passage de BUJU, ce qui n'était pas s'en rappeler Beres HAMMOND qui lui aussi la veille avait tenu à rendre hommage à BUJU BANTON "son artiste". Cette édition restera aussi dans les mémoires pour cela.

3 h du matin

C'est l'heure à laquelle Nicki MINAJ apparaît sur scène. C'est le moment le plus hystérique du festival, les jamaïcains sont plus qu'en effervescence, les américains qui la connaissent pourtant n'y croient pas leurs yeux de la voir sur cette scène gigantesque du Sumfest.

Des adolescentes pleurent de joie, les médias se bousculent et s'engueulent pour certains. C'est la fin de la trève, entre photographes les insultes fusent car chacun veut le meilleur cliché. La chanteuse et rappeuse trinidadienne n'en a cure, elle enchaine ses titres, elle danse mais laisse aussi ses danseuses s'exprimer de façon un peu trop obscène selon les autorités, ce qui lui vaudra d'écoper d'une amende de 1000$...jamaïcains. Dix euros.

Une pacotille, a valeur plutôt symbolique, pour quelqu'un de fortunée comme elle. Sa prestation de 45mn fut très appréciée mais jugé évidement trop courte par la majorité du public qui exprimat vivement son désaccord sans toutefois lui en tenir rigueur.

Les organisateurs avaient le sourire, ils avaient réussi leur coup. Mais pas sùr qu'ils aient retenu le message de BUNNY WAILER et de COCOA TEA concernant les artistes étrangers ne faisant pas du reggae.

En conclusion, pour le novice qui se rendait pour la première fois au REGGAE SUMFEST c'était un bon, voire un "très bon festival", d'après les mots par exemple d'Olivier, Willy, de Nathalie et des nombreux autres guadeloupéens et martiniquais qui étaient présents.

En revanche pour les habitués et pour les spécialistes, cette édition était moins bien que les cinq précédentes. Une appréciation étayée par le fait que certains artistes comme Tarus RILEY, Queen IFRICA, ANTHONY B ou ETANA n'étaient pas programmés. Leurs absences s'est fait ressentir.

D'autre part, beaucoup de voix commencent à s'élever pour réclamer des artistes tels que SIZZLA et CAPLETON bannis pour leurs lyrics explicites contre les homosexuels.

Mais connaissant la politique de la maison SUMFEST, ils devront encore patienter longtemps, car les organisateurs ne veulent surtout pas choquer les américains qui sont les plus nombreux en terme de délégations.

On notera aussi que les rangs grossissent du coté des délégations de la Caraïbe francophone, car 146 guadeloupéens se sont déplacés pour voir ce festival.

L'an prochain nous fêterons les 20 ans du REGGAE SUMFEST et les 50 ans de l'indépendance de l'île de la JAMAÏQUE. Inutile de vous dire que ce sera l'édition à ne pas rater!


Brother Jimmy

REMERCIEMENTS à :
Cali P, Philippe MUGERIN, Marcia Mc donnough, Miss Pamela, Steve James

 

PERFORMANCE I-OCTANE A VOIR ABSOLUMENT