ARCHIVES - 1848/2008: 160 ans après,la Guadeloupe s'offre son lieux de mémoire.

1848/2008: 160 ans après,la Guadeloupe s'offre son lieux de mémoire.

La commémoration du 160e anniversaire de l'esclavage a été couronnée par la pose de la première pierre du Mémorial ACTe.

La journée de commémoration du 27 mai 1848 a été émaillée par deux temps forts sous un soleil des plus radieux: d'abord , la marche organisée du Mur symbolique de Gorée par le Comité international du peuple Noir (CIPN), présidé par Luc Reinette, ensuite la pose de la première pierre du Mémorial ACTe, à la friche de Darboussier.

Longue marche de l'aéroport international à Darboussier, en passant par le boulevard des Héros et un hommage aux statues de DELGRES, SOLITUDE et IGNACE. Puis la traversée de Pointe- à- pitre jusqu'a la Darse, où le CIPN et l'association de la communauté indienne, présidée par Elieze Sitcharn, ont dévoilé la maquette d'un monument symbolique à la gloire des premiers indiens arrivés en Guadeloupe en Décembre 1854.

Victorin Lurel ,président du conseil régional,jacques Gillot,président du conseil général,et Emmanuel Berthier,préfet de région ont scellé avec du ciment la première pierre ramenée du Mur de Gorée, à l'emplacement où le Mémorial ACTe sera érigée. Il coûtera 45 millions d'euros et les travaux devraient s'achever en 2010.

Une jonction entre les deux lieux de mémoire.

La friche de Darboussier,fleuron de l'industrie sucrière, est désormais un haut-lieu de la mémoire de la Guadeloupe et de ses différentes composantes ethniques. Luc Reinette a exhumé une pierre qui avait servi pour construire le Mur de Gorée pour l'amener à Darboussier et ainsi faire la jonction entre les deux lieux de mémoires. A chaque station le long du boulevard des Grands hommes, les Guadeloupéens qui ont voulu participer à cet acte fondamental ont suivi le cortège, qui est parti de l'aéroport, pour passer à l'intérieur des terres avant de s'arrêter devant la statue de Delgrès, lui faisant une sorte d'offrande de cette pierre hautement symbolique qui avait été mise en terre en 1998. Et qui allait rejoindre les plaques qui ont été scellés à Darboussier pour préparer les travaux du Mémorial ACTe.

Le long cortège a honoré Solitude(la résistante)et Ignace (un homme debout). Au niveau de la darse, des documents, des contrats de travail, ont été remis à Luc Reinette par un représentant des peuples du Congo et par Eliezer Sitcharn pour les indiens. Jean-françois Niort ,du groupe de recherches en histoire du droit et des institutions d'outre-mer (GREHDIOM), a remis la copie d'un arrêté oublié de Napoléon Bonaparte, signé le 16 juillet 1802, rétablissant l'esclavage en Guadeloupe. Un arrêté considéré illégal, jamais publié en France métropolitaine.

Jacques Bangou, maire de Pointe-à-pitre a salué ce haut-lieu de mémoire,soulignant que cette partie sud de Pointe-à-pitre est aussi un lieu de reconquête culturelle. Il a eu une pensée pour l'ancien maire de Pointe-à-pitre, le DR Henri Bangou,et félicité Victorin Lurel pour son audace et son courage.

NDLR: A noter la présence d'une délégation Martiniquaise avec à sa tête Garsin Malsa maire de la commune de Saint-Anne venue spécialement pour l'occasion. 

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