La libération de Paris par des '' Whites only ''

La libération de Paris par des '' Whites only ''

Des documents inédits d’archives révélés par la BBC indiquent que les commandemments britanniques et américains se sont assurés que la libération de Paris le 25 août 1944 soit vue comme une victoire menée par des « blancs uniquement ».

Beaucoup de ceux qui ont combattu l’Allemagne nazie pendant la seconde guerre mondiale l’ont fait pour vaincre l’abject racisme qui causa la mort de plusieurs millions de Juifs.

Toutefois, le document de la BBC apporte la preuve que des soldats noirs des colonies françaises - qui représentaient environ deux-tiers des Forces Françaises Libres - ont été délibérément écartés de la colonne qui a conduit la marche des alliés sur la capitale française.

Lorsque la France a capitulé en juin 1940, 17.000 de ses soldats noirs, principalement des troupes des pays colonisés de l’Afrique de l’Ouest - connues sous le nom de Tirailleurs Sénégalais, furent tués. [1]
Bon nombre d’entre eux furent tout simplement abattus peu après s’être rendus aux troupes allemandes, qui le plus souvent les ont considérés comme des sauvages sous-humains.
Pour eux l’occasion de prendre leur revanche s’est présentée en août 1944, quand les troupes alliées s’apprêtaient à reprendre Paris. Mais en dépit de leur nombre écrasant, ils ne devaient pas l’obtenir. 


 
Smith Walter Bedell

Plus souhaitable

Le chef des Forces Françaises Libres, Charles de Gaulle [2] , a fait clairement savoir qu’il voulait que la libération de Paris soit conduite par ses soldats Français.
Le Haut Commandement Allié a donné son accord, mais seulement à une condition : La division de De Gaulle ne devait contenir aucun soldat noir.


En janvier 1944 le chef d’état major d’Eisenhower, le Général principal Walter Bedell Smith, écrivait dans une note frappée du sceau « confidentiel » : « Il est plus souhaitable que la division mentionnée ci-dessus se compose de personnel blanc.
Ceci désignerait la Deuxième Division Blindée, qui ne compte qu’un quart de soldats coloniaux, comme la seule formation Française opérationnellement disponible pouvant être rendue cent pour cent blanche. »


A l"époque, l’Amérique ségrégeait ses propres troupes au travers des lignes raciales et, jusqu’aux derniers moments de la guerre, n’autorisait pas ses GI’s noirs à combattre aux côtés de leurs camarades blancs.
La Division Marocaine
Etant donné le fait que la Grande-Bretagne ne pratiquait la ségrégation au sein de ses forces et avait une importante et valeureuse armée indienne, on aurait pu s’attendre à ce que Londres s’oppose à une politique aussi raciste.


Pour autant ceci ne semble pas avoir été le cas.


Un document écrit par le général britannique, Frederick Morgan, au Suprême Commandement Allié indique : « Il est regrettable que la seule formation Française 100% blanche soit une division blindée au Maroc.

 

Toute autre division française est blanc seulement à 40% environ. J’ai dit au colonel de Chevene que ses chances d’obtenir ce qu’il souhaite seront grandement améliorées s’il arrivait à fournir une division d’infanterie blanche. »


La découverte d’une division opérationnelle 100% blanche s’est avérée impossible, en raison de l’énorme contribution faite à l’Armée Française par les conscrits de l’Afrique Occidentale.


Ainsi, le Commandement Allié a insisté pour que tous les soldats noirs soient retirés et remplacés par des soldats blancs d’autres unités.


Quand il est clairement apparu qu’il n’y avait toujours pas assez de soldats blancs pour remplir les lignes, des soldats des régions de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient ont été utilisés à leur place.
Retrait des pensions
En fin de compte, presque chacun était heureux. De Gaulle a obtenu son souhait d’avoir une division Française pour conduire la libération de Paris, en dépit du fait que le manque de troupes blanches ait conduit à ce que beaucoup de ses hommes soient en réalité espagnols.


Les Anglais et les Américains ont obtenu leur Libération par « des blancs seulement », en dépit du fait que plusieurs des soldats en question aient été en réalité des Nord Africains ou des Syriens.


Pour les Tirailleurs Sénégalais de la France, il y avait cependant peu à célébrer.


En dépit d’avoir formé 65% de Forces Françaises Libres et de leur grand nombre de morts pour la France, ils ne devaient bénéficier d’aucun accueil triomphal à Paris.


Après la libération du capital français beaucoup ont été simplement dépouillés de leurs uniformes et renvoyés dans leurs colonies. Pour rendre l’histoire encore plus cruelle, en 1959, leurs pensions ont été gelées.


L’ancien soldat colonial Français, le Sénégalais Issa Cissé, aujourd’hui agé de 87 années, jette sur tout cela un regard empreint d’une tristesse et d’un ressentiment évidents.


« Nous, le Sénégalais, avons été commandés par les chefs français blancs, » dit-il.


« Nous avons été colonisés par les Français. Nous avons été forcés d’aller faire la guerre. Forcés d’obéir à des ordres nous dictant de faire ceci, de faire cela, et nous l’avons fait. La France n’a pas été reconnaissante. Pas du tout. »


Mike Thomson a présenté l’émission "Radio 4’s Document" à 2000BST le lundi 6 avril.
Post-Scriptum
 
Colin POWELL Nous sommes en 1944, 4 ans après la capitulation française sans bataille de 1940, et alors que les armées hitlériennes sont partout en déroute, la France ne parvient pas à fournir aux forces Alliées l’équivalent de 500 français de souche - donc forcément blancs - pour marcher sur une capitale déjà vidée de l’essentiel des troupes allemandes...

Si l’on y ajoute, la parfaite Collaboration étatique, judiciaire, administrative, économique avec " l’occupant nazi ", doit-on en tirer les mêmes conclusions que le négrophobe négationniste Olivier Pétré Grenouilleau [3]  ? Oui, la France n’a pas seulement collaboré, n’est pas seulement complice, mais est un co-auteur de la blanche barbarie nazie.


Les média français qui d’habitude nous abreuvent quasi mensuellement - émissions spéciales, reportages, films, téléfilms, commémorations, décorations, jours fériés, ouvrages, articles de presse, interviews... - des actions héroïques des français durant cette période de l’histoire de la France sont muets. Seul le site internet du nouvel observateur - http://tempsreel.nouvelobs.com - y a consacré une brève qui tronque l’essentiel de cette information, en n’évoquant que les responsabilités américaines et britanniques.
C’est, là aussi, tenter - avec cet art bien français de l’hypocrisie républicaniste et égalitariste - de faire oublier que moins de 45 ans après la dite "Libération de Paris", le pourtant très réactionnaire Ronald REAGAN nommait un afro-américain à un poste clé de l’administration de la défense, en faisant de COLIN POWELL son Conseiller à la Sécurité Nationale. Et que 56 ans plus tard (en 200O) le non moins réactionnaire George W. BUSH nommait le même POWELL au poste de secrétaire d’État. En France, les soldats indigènes noirs et arabes de la République, doivent encore se contenter de grades de sergent, caporal... Mais qui s’en plaindra. Assurément pas nous...


La France est décidément fidèle à sa doctrine raciste élaborée durant des siècles : par ses "Lumières", puis par sa cohorte de grands penseurs racialistes, véritables précurseurs du nazisme.
Et contrairement aux USA, où les idées racistes foisonnent surtout chez les petits blancs pauvres du Sud et des régions victimes de la désindustrialisation, le racisme français semble consubstantiel à une large partie des "élites", des "classes dirigeantes", en un mot de la bourgeoisie de ce pays triste.

 

Racisme qu’ils distillent en fonction de l’actualité à grosse ou petite dose à leurs concitoyens ; avant, par sondage [4] ou élections interposés, de les inviter à l’exprimer. Et feindre de s’en indigner, de le questionner ou de le déplorer...

 

Avant, au nom d’un supposé racisme anti-blanc, de se déchainer contre les fils et petits-fils de ceux là mêmes qui ont rendu un semblant de dignité à ce pays durant les 6 années de collaboration avec les nazis... Et de trouver comme porte flingues et autres accusateurs enragés les propres fils et petits fils [5] , de ces juifs pourchassés pour qui ces africains, antillais et afro-américains se sont héroïquement battus. Lorsque parfois certains des leurs collaboraient avec leur bourreau nazi (Lire ICI, un texte d’Hannah Arendt ; et ICI, sur le site du centre d’enseignement de la Shoah, un article du United States Holocaust Memorial Museum, Washington, D.C.).


La France se vengera bien de ces pages peu glorieuses de son histoire - y en eut-il ? - en allant dans les années qui suivirent sa nazification, massacrer ou chosifier par centaines de milliers les indigènes des colonies de son Empire : Madagascar, Indochine, Algérie, Pays d’Afrique, Guadeloupe, Kanaky...


En définitive, en rayant l’Afrique de l’Histoire, Sarkozy & son nègre Guaino ne faisaient que prolonger l’oeuvre reprise par Jean François Champollion et simplement poursuivie au moment de la « libération de Paris » ...


Dès lors, cette « libération de Paris », tout comme « l’occupation nazie » ne doivent-elles pas plutôt être regardées comme de simples fonds de commerce politique ?


Le propre de l’histoire occidentale, c’est son absence de mémoire. (Makandal)
Ibuka,
Notes
[1] Morts pour la France - Morts pour la Patrie, dixit les plaques bien peu mémoratives, car commémorant surtout les héros blancs
[2] Premier héros moderne à ne compter aucun fait d’arme notable ou pas ; si ce n’est d’avoir été parmi les premiers à fuir en Angleterre.
Par souci d’objectivité, signalons toutefois que Commandant de la 4e division cuirassée (mai 1940), Charles De Gaulle, qui n’était alors que le colonel de Gaulle, se serait illustré à Montcornet, à Laon, et aurait même arrêté une colonne Allemande à Abbeville... s’il faut en croire son hagiographie
[3] Soutenu par plus de [650 enseignants & chercheurs français... ce qui en dit long sur l’état moral et la déliquescence intellectuelle qui frappe ce pays
[4] Invitées à se situer sur l’échelle du racime, près de 9 % des personnes interrogées se disent “très racistes”. La Belgique arrive largement en tête, avec 22 % se déclarant “très racistes”, suivie par la France (16 %) et l’Autriche (14 %). Si l’on ajoute les personnes se déclarant “plutôt racistes”, ces trois pays ont les taux de racisme les plus élevés, avec respectivement 55 %, 48 % et 42 %. Les pays qui comptent la plus faible proportion de personnes se déclarant “très racistes” sont l’Espagne et l’Irlande (4 %), puis le Portugal (3 %), le Luxembourg et la Suède (2 %).
[5] Les Elisabeth Levy, Bernard Henry-Levy, Alain Finkielkraut, Alain Gérard Slama...

source : UGTG