Le plaidoyer de Barack Obama pour une réforme financière

Le plaidoyer de Barack Obama pour une réforme financière

Barack Obama va plaider en faveur d'une réforme financière, soulignant que les Etats-Unis seraient dans le cas contraire condamnés à une nouvelle crise, selon des extraits d'un discours qu'il doit prononcer jeudi 22 avril à New York. "Il est essentiel que nous apprenions les leçons de cette crise, pour que nous ne nous condamnions pas à la répéter", doit déclarer M. Obama selon ces extraits diffusés par la Maison Blanche. Le système de régulation des banques et autres institutions financières est actuellement en cours d'examen au Sénat américain.

Dans ce discours qu'il doit prononcer peu avant midi (18 heures, heure française) à Cooper Union, université privée située dans le sud de Manhattan, à quelques rues de Wall Street, le quartier de la Bourse et des grandes banques, M. Obama souhaite donner des gages aux investisseurs et leur assurera qu'il croit au capitalisme et au "pouvoir du marché". "Mais un marché libre n'a jamais voulu dire un permis de prendre tout ce que vous pouvez prendre, quelle qu'en soit la manière. Certains à Wall Street ont oublié que, derrière chaque dollar en Bourse ou investi, il y a une famille qui essaie d'acheter une maison, de payer des études, d'ouvrir un commerce ou d'économiser pour une retraite", énumérera le président.

LA RÉFORME DOIT PASSER L'ÉTAPE DU SÉNAT

M. Obama tentera de convaincre Wall Street qu'il est dans son intérêt de coopérer avec le gouvernement fédéral et avec le Congrès pour réguler davantage le secteur, au lieu de s'opposer à la réforme en activant ses réseaux auprès des parlementaires. Une stratégie dénoncée depuis des semaines par la Maison Blanche. "Je suis ici aujourd'hui parce que je veux vous exhorter à nous rejoindre, plutôt que de nous combattre", lancera-t-il en direction des dirigeants des grandes institutions financières.

Une telle réforme a déjà été votée à la Chambre des représentants et une autre préparée par le démocrate Chris Dodd en commission au Sénat. Mais celle-ci doit encore franchir l'étape d'une adoption en séance plénière et donc convaincre des républicains dotés d'une minorité de blocage à la chambre haute. "Nous nous approchons d'un texte qui aurait un soutien venant des deux bords", a toutefois dit mardi M. Dodd, en pleines négociations entre deux camps prompts à vouloir exploiter la mauvaise opinion des Américains vis-à-vis de nouveaux sauvetages de banques par l'argent public.

L'intervention de M. Obama intervient alors que Wall Street est ébranlé par le scandale de la banque d'affaires Goldman Sachs, accusée par le gendarme de la Bourse américain d'avoir trompé à dessein des investisseurs.