Brice Hortefeux condamné pour "injure raciale"

Brice Hortefeux condamné pour "injure raciale"

La 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris a condamné ce vendredi le ministre de l'Intérieur à 750 euros d'amende après des propos tenus en septembre dernier sur un militant UMP d'origine arabe. Brice Hortefeux a aussitôt fait appel.L'opposition demande sa demission.


Quand Brice Hortefeux dérape
envoyé par lemondefr. - L'actualité du moment en vidéo.

"C'est une victoire pour tous les combattants de l'antiracisme", a réagi Pierre Mairat, avocat du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap), partie civile, à la sortie de l'audience du tribunal correctionnel de Paris, ce vendredi 4 juin. Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur, vient d'être condamné pour injure raciale à une amende de 750 euros et à 2000 euros de dommages et intérêts à verser au Mrap.
 
Les faits remontent au 5 septembre 2009, lors du campus d'été des jeunes de l'UMP, à Seignosse (Landes). Amine, un jeune militant d'origine maghrébine est présenté à Brice Hortefeux. Alors qu'une autre militante explique au ministre de l'Intérieur que ce dernier mange du cochon et boit de la bière, le ministre de l'Intérieur lâche: "Ah mais ça ne va pas du tout alors, il ne correspond pas du tout au prototype." Avant d'ajouter : "Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes." La scène est filmée et la diffusion de la vidéo sur lemonde.fr provoque un tollé. L'opposition réclame la démission du ministre.
 
Interrogé sur ces propos, Brice Hortefeux avait alors assuré n'avoir voulu faire "aucune référence à une origine ethnique, maghrébine, arabe, africaine et ainsi de suite". Plus tard, il avait laissé entendre que ses paroles concernaient les Auvergnats. Après la vive polémique déclenchée par cette vidéo, Brice Hortefeux avait exprimé ses "regrets" estimant que ses déclarations avaient fait l'objet "d'une interprétation totalement inexacte".
 
Le ministre fait appel
 
Vendredi, le tribunal a estimé que la première phrase poursuivie était certes "malheureuse et incongrue", mais "pas outrageante". Il a relaxé le ministre pour ces propos. En revanche, il a considéré que la seconde sortie était "outrageante sinon méprisante" et qu'elle stigmatisait les personnes d'origine arabe, "présentées négativement du seul fait de leur origine".
 
Me Henri Braun, avocat de trois associations dont la constitution de partie civile n'a finalement pas été retenue par les juges, a salué la décision du tribunal comme "parfaitement justifiée en droit". Avant d'affirmer que le ministre de l'Intérieur devait "démissionner". Me Nicolas Bénoit, l'un des avocats de Brice Hortefeux a lui exprimé sa déception concernant une décision "critiquable" et annoncé le choix de son client de "faire immédiatement appel de cette décision.