REGGAE HISTORY: STIR IT UP, histoire de la chanson la plus "sexy" de Bob Marley

REGGAE HISTORY: STIR IT UP, histoire de la chanson la plus "sexy" de Bob Marley

BWC vous propose de prendre connaissance des contextes dans lesquels BOB MARLEY puisait son inspiration et composait ses chansons. Aujourd'hui STIR IT UP, issue de l'album catch a fire ,enregistré en 1972.

Considéré par beaucoup comme la chanson la plus sexy de Bob,et donc l'une des plus populaires,Stir It Up est ,dans la grande tradition des caraibes,un chef-d'oeuvre d'expressions à double sens et de sous-entendus. La culture jamaicaine est pleines d'images de métaphores sexuelles,et nombre des hommes de l'île(en particulier chez les rastas) sont convaincus qu'ils incarnent les cadeaux de JAH offerts aux femmes.

Bob qui avait la réputation d'être aussi chaud lapin que rebelle,reconnaissait que le sexe (tout comme le football) était l'une de ses activités favorites. Comme nombre de ses pairs il comparait ses prouesses à la puissance ferme mais souple des arbres. Le vieux classiques humoristique the Big Bamboo, qui a toujours du succès dans les hotels de la côte nord avec les vacanciers qui découvrent la Jamique,résume assez bien ce fantasme d'une érection permanente mais flexible. C'est de cette chanson que le vient le terme en argot pour pénis: "wood" (bois ou pilon),superbement utilisé dans Stir It Up. Le terme féminin correspondant est "pot" (pot ou mortier),ce qui permet de multiples jeu de mots.

 

Composé à l'origine pour (et enregistré par) Johnny Nash,qui l'inclut sur son album de 1971 "i can see clearly now" ,la chanson Stir It Up,deuxième 45 tours extrait de l'album, se hissa dans le top-20 des deux côtés de l'atlantique (numéro douze au royaume-uni et onze aux Etats-Unis).

De la séance d'enregistrement dans le studio Harry J donc fut issue la version des Wailers de Stir It Up, Robbie Shakespeare dit "Peter,Bob et Bunny sont venus me chercher". Family Man Barrett,le bassiste habituel des Wailers n'était pas disponible,et Shakespeare qui avait joué sur leBlackheart Man de Bunny Wailer et qui reconnait avoir tout appris de Family Man ("c'était l'ange que Dieu m'a envoyé"),fut appelé à la rescousse par les Wailers parce qu'ils aimaient le son qu'il créait. C'est également pour la même raison que Chris Blackwell le fit chercher quelques années plus tard, et finit par l'engager ainsi que Sly Dunbar,chez Island.

Stir It Up était un reggae si simple et si familier pour les Wailers lorque vinrent les sessions de "catch a fire" que ce fut un jeu d'enfant de l'enregistrer pour un homme qui est connu pour avoir, en une session marathon de dix-huit heures, trouvé dix-huit lignes de basses.

Wayne Perkings en a les mêmes souvenirs: "Stir It Up fut vraiment facile. Rabbit était aux claviers ,et nous avons fait les surimpressions ensemble. Nous avons éssayé d'avoir un son assez proche l'un de l'autre durant tout le morceau,et nous avons réussi. Pour le solo,nous avons tous les deux pris une pédale wah-wah. On ne peut pas dire qui joue,sauf sur les notes forcées,parce q'uon ne réalise pas cela aux claviers,donc c'est moi." Alors qu'il a un souvenir tout à fait précis du nombre de prises qui ont été necessaire pour enregistrer Concrete Jungle, "c'était avant le spliff" ajoute-t-il en souriant.

De nombreux artistes ont repris Stir It Up, dont Diana King et Judy Mowatt. Cette dernière, qui avait à l'origine choisi cette chanson pour sa sensualité, en faisant remarquer à l'époque le talent qu'avait Bob pour raconter une histoire sexuelle de façon subtile, a déclaré récemment que , s'étant converti au christianisme,Stir  It Up était maintenant contraire à ses principes religieux, et qu'elle ne l'interpréterait plus.