PATRICE LUMUMBA (1925-1961) : HOMMAGE AU HEROS

PATRICE LUMUMBA (1925-1961) : HOMMAGE AU HEROS

Une nuit de janvier 1961, deux officiers belges se livrent à ce qu'il est convenu d'appeler une "sale besogne". Ils achèvent de découper un corps en morceaux qu'ils jettent dans un fut d'acide afin de le dissoudre. Le crâne n'étant pas dissous sera réduit en poudre et dispersé. Un des officiers, le belge Gerard Soete, déclarera avoir conservé un doigt et une dent en or provenant de la victime. 

Le corps est celui de Patrice Emery Lumumba, premier ministre élu depuis 6 mois du Congo nouvellement "indépendant". Sa mort signe la descente aux enfers d'un pays, le Zaire, dont l'étendue et les richesses minières et minérales en font un "scandale géologique".

RETOUR SUR LA VIE DU LEADER PATRICE EMERY LUMUMBA.

 

 

DOCUMENTAIRES SUR PATRICE LUMUMBA :

QUI A TUE PATRICE LUMUMBA ?
Partie 1 : http://www.dailymotion.com/video/x94zva_ qui-a-tue-patrice-lumumbay-partie-1_news
Patrie 2 : http://www.dailymotion.com/video/x94za0_ qui-a-tue-patrice-lumumbay-partie-2_news
Partie 3 : http://www.dailymotion.com/video/x94yja_ qui-a-tue-patrice-lumumbay-partie-3_news

PATRICE LUMUMBA, UNE TRAGEDIE AFRICAINE
Partie 1 : http://www.dailymotion.com/video/x937y9_ patrice-lumumba-une-tragedie-africa_news
Partie 2 : http://www.dailymotion.com/video/x937pp_ patrice-lumumba-une-tragedie-africa_news

THE ASSASSINATION OF PATRICE LUMUMBA (ANGLAIS)
http://video.google.fr/videoplay?docid=5 027192261852823192&ei=nlJSS-WAForN-QbD2K C4Dw&q=Lumumba&hl=fr#

LUMUMBA, UNE MORT DE STYLE COLONIAL
Partie 1 : http://www.dailymotion.com/video/x94pun_ lumumba-une-mort-de-style-colonial_news
Partie 2 : http://www.dailymotion.com/video/x94paj_ lumumba-une-mort-de-style-colonial_news
Partie 3 : http://www.dailymotion.com/video/x94ox8_ lumumba-une-mort-de-style-colonial

DISCOURS DE CHE GUEVARA SUR LUMUMBA (ESPAGNOL)
http://www.dailymotion.com/video/x56ixj_ che-guevara-sur-lumumba-lalgerie-li_news

LA MORT DE LUMUMBA : RAPPELS HISTORIQUES SOUS FORME D'INTERVIEW (AUDIO)
Partie 1 : http://www.youtube.com/watch?v=zjhagNy55 mc
Partie 2 : http://www.youtube.com/watch?v=fejSJbU0b Z8

MATTHIAS KEMISHANGA, COMPAGNON DE LUTTE DE LUMUMBA (INTERVIEW)
Partie 1 : http://www.dailymotion.com/video/xa8wnq_ matthias-kemishanga-compagnon-de-lu_news
Partie 2 : http://www.dailymotion.com/video/xa8wi5_ matthias-kemishanga-compagnon-de-lu_news

HOMMAGE RENDU PAR YURI BUENAVENTURA
http://www.youtube.com/watch?v=i7XIgRXXh 7g

HOMMAGE A LUMUMBA, DISCOURS DU 30 JUIN 1960
http://www.dailymotion.com/video/x7wc8b_ lumumba-30-juin-1960_news

Patrice Lumumba naît le 2 juillet 1925 à Katako Kombé dans le nord du Kasai. Il va à l'école missionnaire catholique, puis fréquente une école protestante tenu par des religieux suédois. Ses études terminées, il cherche du travail dans la province du Kivu et est pendant un temps employé d’une société minière, jusqu'à ses 20 ans, en 1945, à la fin de la seconde guerre mondiale. Il est déjà un de ceux qu'on appelle les "évolués", une minorité d'individus ayant bénéficié d'une éducation "moderne" et intellectuellement privilégiés. Lumumba travaille ensuite pour l'administration des postes à Leopoldville, puis Stanleyville. En septembre 1954, il reçoit sa carte "d'immatriculé" : le détenteur de cette carte qui est une invention de l'administration coloniale est supposé vivre à "l'européenne", avoir de bonnes mœurs et de bonnes conduites. 217 cartes seront distribuées jusqu'en 1958 (sur 13 millions de congolais !). En 1955, Lumumba qui écrit depuis 1951 dans divers journaux existants crée une association L'APIC (association du personnel indigène de la colonie) , profitant du relatif espace de liberté laissé par l'administration coloniale dans le domaine associatif, qui est apolitique.

En juin 1955, Lumumba a l'occasion de s'entretenir avec le roi Baudouin en voyage au Congo sur la situation des congolais et de la communauté belge. A cette période le ministre du Congo est le libéral Buisseret, membre du parti libéral belge qui veut créer un enseignement public, ce qui plaît à Lumumba et à d'autres "évolués" qui se retrouvent dans la section congolaise du parti libéral belge. Lumumba et quelques "notables" congolais se rendent en Belgique sur invitation du premier ministre. A son retour Lumumba effectue quelques mois en prison pour une affaire de détournement de fonds. Il est libéré plus tôt que prévu courant 1957, et reprend ses activités associatives de même que son nouvel emploi de directeur des ventes dans une brasserie belge.


Au courant de cette année, le gouvernement belge prend quelques mesures de libéralisation. Pour la première fois, syndicats et partis politiques vont être autorisés. En 1958 se tient en Belgique l'exposition universelle. Quelques congolais sont conviés afin que le monde voit les réussites de la mission civilisatrice belge. Parmi eux, Patrice Lumumba qui en profite pour nouer des contacts avec les cercles anticolonialistes belges et se documenter. C'est sans doute à cette période que la pensée politique de Lumumba prend sa forme définitive. Rentré au pays, Lumumba crée le premier mouvement national à base non ethnique, le Mouvement National Congolais (MNC) à Léopoldville le 5 octobre 1958. En décembre de la même année, Lumumba participe à la conférence panafricaine d'Accra au Ghana, impulsée par le dirigeant ghanéen Kwame Nkrumah. Fin décembre lors d'un meeting, Lumumba qui jouit d'une grande popularité effectue une conférence meeting qui rassemble 10 000 personnes. Il y rend compte de la conférence d'Accra et met en évidence la revendication de l'indépendance pleine et entière.


En octobre 1959, le MNC organise une réunion unitaire à Stanley ville avec d'autres partis qui sont d'accord pour réclamer l'indépendance immédiate et inconditionnelle. La foule congolaise qui assiste à la réunion manifeste son approbation. Les forces de l'ordre interviennent, essayant d'arrêter Lumumba. Ne pouvant y arriver, elles tirent dans le tas, faisant 30 morts. Deux jours plus tard, Lumumba est arrêté pour avoir appelé à la désobéissance civile et au boycott des élections organisées par le pouvoir colonial tant qu'une décision n'est pas prise pour la formation d'un gouvernement congolais.

PATRICE EMERY LUMUMBA
NAISSANCE : LE 2 JUILLET 1925 A ONALUA
ASSASSINAT : LE 17 JANVIER 1961 AU KATANGA

EMBLEME DE L'INDEPENDANCE DU CONGO, 
HAUTE FIGURE DES INDEPENDANCES AFRICAINES ET DU PANAFRICANISME, MORT PAR AMOUR DE LA JUSTICE, POUR LA DIGNITE ET LA SOUVERAINETE.

HOMMAGE A LUMUMBA : http://www.dailymotion.com/video/x7wc8b_ lumumba-30-juin-1960_news

Aimé Césaire retrace le destin tragique de Patrice Lumumba : bien bel hommage, que celui rendu ici par l’un des plus illustres poètes et dramaturges de la diaspora africaine à l’un des plus grands leaders politiques du continent. 


Aimé Césaire évoque dans ce recueil l'Afrique au temps du vertige des indépendances reconquises. De temps en temps, au fil des pages, une grande figure apparaît ; celle de Patrice Lumumba : homme politique, sans doute le seul du Congo, selon Césaire, et le plus grand de l'Afrique. Césaire voit en lui un voyant et un poète. A travers cet homme que sa stature même semble désigner pour le mythe, toute l'histoire d'un continent et d'une humanité se joue de manière symbolique.

DISCOURS DE PATRICE LUMUMBA, PREMIER MINISTRE ET MINISTRE DE LA DEFENSE NATIONALE DE LA REPUBLIQUE DU CONGO, A LA CEREMONIE DE L'INDEPENDANCE A LEOPOLVILLE LE 30 JUIN 1960 : 

Congolais et congolaises, combattants de l’indépendance aujourd’hui victorieux. Je vous salue au nom du gouvernement congolais.

A vous tous, mes amis qui avez lutté sans relâche à nos côtés, je vous demande de faire de ce 30 juin 1960 une date illustre que vous garderez ineffaçablement gravée dans vos cœurs, une date dont vous enseignerez avec fierté la signification à vos enfants, pour que ceux-ci à leur tour fassent connaître à leurs fils et à leurs petits-fils l’histoire glorieuse de notre lutte pour la liberté .

Car cette indépendance du Congo, si elle est proclamée aujourd’hui dans l’entente avec la Belgique, pays ami avec qui nous traitons d’égal à égal, nul Congolais digne de ce nom ne pourra jamais oublier cependant que c’est par la lutte qu’elle a été conquise, une lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle nous n’avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang . C’est une lutte qui fut de larmes, de feu et de sang, nous en sommes fiers jusqu’au plus profond de nous-mêmes, car ce fut une lutte noble et juste, une lutte indispensable pour mettre fin à l’humiliant esclavage, qui nous était imposé par la force .

Ce que fut notre sort en 80 ans de régime colonialiste, nos blessures sont trop fraîches et trop douloureuses encore pour que nous puissions les chasser de notre mémoire.
Nous avons connu le travail harassant exigé en échange de salaires qui ne nous permettaient ni de manger à notre faim, ni de nous vêtir ou de nous loger décemment, ni d’élever nos enfants comme des êtres chers. Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir, parce que nous étions des nègres. Qui oubliera qu’à un noir on disait «Tu», non certes comme à un ami, mais parce que le «Vous» honorable était réservé aux seuls blancs ? 

Nous avons connu nos terres spoliées au nom de textes prétendument légaux, qui ne faisaient que reconnaître le droit du plus fort, nous avons connu que la loi n’était jamais la même, selon qu’il s’agissait d’un blanc ou d’un noir, accommodante pour les uns, cruelle et inhumaine pour les autres. Nous avons connu les souffrances atroces des relégués pour opinions politiques ou, croyances religieuses : exilés dans leur propre patrie, leur sort était vraiment pire que la mort même. Nous avons connu qu’il y avait dans les villes des maisons magnifiques pour les blancs et des paillotes croulantes pour les noirs : qu’un noir n’était admis ni dans les cinémas, ni dans les restaurants, ni dans les magasins dits européens, qu’un noir voyageait à même la coque des péniches au pied du blanc dans sa cabine de luxe.
Qui oubliera, enfin, les fusillades où périrent tant de nos frères, ou les cachots où furent brutalement jetés ceux qui ne voulaient pas se soumettre à un régime d’injustice ? 

Tout cela, mes frères, nous en avons profondément souffert, mais tout cela aussi, nous, que le vote de vos représentants élus a agréés pour diriger notre cher pays, nous qui avons souffert dans notre corps et dans notre cour de l’oppression colonialiste, nous vous le disons, tout cela est désormais fini.
La République du Congo a été proclamée et notre cher pays est maintenant entre les mains de ses propres enfants.

PATRICE LUMUMBA.


LECTURE DU DISCOURS INTEGRAL : 
http://www.dailymotion.com/video/x7wc8b_ lumumba-30-juin-1960_news

DISCOURS DE PATRICE LUMUMBA, PREMIER MINISTRE ET MINISTRE DE LA DEFENSE NATIONALE DE LA REPUBLIQUE DU CONGO, A LA CEREMONIE DE L'INDEPENDANCE A LEOPOLVILLE LE 30 JUIN 1960. Ici, document audio : 4 minutes de ce discours : http://www.youtube.com/watch?v=rzPO4KQCZ P8

AVANT LE DISCOURS DE PATRICE LUMUMBA : 

Le roi belge, colonisateur, tient un dicours raciste dans lequel il magnifie le rôle (destructeur et inhumain) de la Belgique au Congo, glorifiant cette présence (d'une barbarie absolue).Au discours pro-colonial du roi Baudoin répondra le discours officiel du président du parlement, Joseph Kasa Vubu qui remercie le roi et en appelle à dieu. Le discours de Lumumba n’était pas prévu. La presse internationale est là, tout d’un coup il se lève et il va à la tribune : « A vous tous, mes amis qui avez lutté sans relâche à nos côtés, je vous demande de faire de ce 30 juin 1960 une date illustre que vous garderez ineffaçablement gravée dans vos cœurs, une date dont vous enseignerez avec fierté la signification à vos enfants, pour que ceux-ci à leur tour fassent connaître à leurs fils et à leurs petits-fils l’histoire glorieuse de notre lutte pour la liberté.... »

DISCOURS INTEGRAL : 
http://www.dailymotion.com/video/x7wc8b_ lumumba-30-juin-1960_news

"Je sais et je sens au fond de moi même que tôt ou tard mon peuple se débarrassera de tous ses ennemis intérieurs et extérieurs, qu’il se lèvera comme un seul homme pour dire non et pour reprendre sa dignité sous un soleil pur." 

PATRICE LUMUMBA

 

 

LA DERNIERE LETTRE DE PATRICE LUMUMBA : 

Fin novembre 1960, essayant de gagner la province du Kasaï contrôlée par ses partisans, Lumumba est capturé. De sa prison, il écrit alors une dernière lettre à sa femme Pauline 


"Ma compagne chérie,

Je t’écris ces mots sans savoir s’ils te parviendront, quand ils te parviendront et si je serai en vie lorsque tu les liras. Tout au long de ma lutte pour l’indépendance de mon pays, je n’ai jamais douté un seul instant du triomphe final de la cause sacrée à laquelle mes compagnons et moi avons consacré toute notre vie. Mais ce que nous voulions pour notre pays, son droit à une vie honorable, à une dignité sans tâche, à une indépendance sans restrictions, le colonialisme belge et ses alliés occidentaux – qui ont trouvé des soutiens directs et indirects, délibérés et non délibérés, parmi certains hauts fonctionnaires des Nations-Unies, cet organisme en qui nous avons placé toute notre confiance lorsque nous avons fait appel à son assistance – ne l’ont jamais voulu.

Ils ont corrompu certains de nos compatriotes, ils ont contribué à déformer la vérité et à souiller notre indépendance. Que pourrai je dire d’autre ?

Que mort, vivant, libre ou en prison sur ordre des colonialistes, ce n’est pas ma personne qui compte. C’est le Congo, c’est notre pauvre peuple dont on a transformé l’indépendance en une cage d’où l’on nous regarde du dehors, tantôt avec cette compassion bénévole, tantôt avec joie et plaisir. Mais ma foi restera inébranlable. Je sais et je sens au fond de moi même que tôt ou tard mon peuple se débarassera de tous ses ennemis intérieurs et extérieurs, qu’il se lèvera comme un seul homme pour dire non au capitalisme dégradant et honteux, et pour reprendre sa dignité sous un soleil pur.

Nous ne sommes pas seuls. L’Afrique, l’Asie et les peuples libres et libérés de tous les coins du monde se trouveront toujours aux côtés de millions de congolais qui n’abandonneront la lutte que le jour où il n’y aura plus de colonisateurs et leurs mercenaires dans notre pays. A mes enfants que je laisse, et que peut-être je ne reverrai plus, je veux qu’on dise que l’avenir du Congo est beau et qu’il attend d’eux, comme il attend de chaque Congolais, d’accomplir la tâche sacrée de la reconstruction de notre indépendance et de notre souveraineté, car sans dignité il n’y a pas de liberté, sans justice il n’y a pas de dignité, et sans indépendance il n’y a pas d’hommes libres.

Ni brutalités, ni sévices, ni tortures ne m’ont jamais amené à demander la grâce, car je préfère mourir la tête haute, la foi inébranlable et la confiance profonde dans la destinée de mon pays, plutôt que vivre dans la soumission et le mépris des principes sacrés. L’histoire dira un jour son mot, mais ce ne sera pas l’histoire qu’on enseignera à Bruxelles, Washington, Paris ou aux Nations Unies, mais celle qu’on enseignera dans les pays affranchis du colonialisme et de ses fantoches. L’Afrique écrira sa propre histoire et elle sera au nord et au sud du Sahara une histoire de gloire et de dignité. Ne me pleure pas, ma compagne. Moi je sais que mon pays, qui souffre tant, saura défendre son indépendance et sa liberté.

Vive le Congo ! Vive l’Afrique !"

PATRICE EMERY LUMUMBA

"Que mort, vivant, libre ou en prison sur ordre des colonialistes, ce n’est pas ma personne qui compte (...) c’est notre pauvre peuple dont on a transformé l’indépendance en une cage d’où l’on nous regarde du dehors, tantôt avec cette compassion bénévole, tantôt avec joie et plaisir. Mais ma foi restera inébranlable."

PATRICE LUMUMBA

 

 

 

"Nous ne sommes pas seuls. L’Afrique, l’Asie et les peuples libres et libérés de tous les coins du monde se trouveront toujours aux côtés de millions de (congolais) qui n’abandonneront la lutte que le jour où il n’y aura plus de colonisateurs et leurs mercenaires dans notre pays."

PATRICE LUMUMBA

 

 

 

"A mes enfants que je laisse, et que peut-être je ne reverrai plus, je veux qu’on dise que l’avenir du Congo est beau et qu’il attend d’eux, comme il attend de chaque Congolais, d’accomplir la tâche sacrée de la reconstruction de notre indépendance et de notre souveraineté, car sans dignité il n’y a pas de liberté, sans justice il n’y a pas de dignité, et sans indépendance il n’y a pas d’hommes libres."

PATRICE LUMUMBA