ALLOCUTION DE VICTORIN LUREL POUR SON INVESTITURE AU CONSEIL REGIONAL
ALLOCUTION DE VICTORIN LUREL POUR SON INVESTITURE AU CONSEIL REGIONAL
Bonjour,
J'ai le plaisir de vous adresser le discours prononcé par Victorin LUREL après son élection comme président du Conseil régional de la Guadeloupe.
Bonne réception.
Cordialement.
O.N.
Olivier Nicolas
Directeur de la Communication
Conseil Régional de la Guadeloupe
Madame la ministre,
Monsieur le préfet,
Mesdames et messieurs les parlementaires,
Monsieur le président du Conseil général,
Mesdames et messieurs les conseillers régionaux,
Mesdames et messieurs les conseillers généraux,
Mesdames et messieurs les maires,
Messieurs les présidents des conseils consultatifs,
Madame et messieurs les présidents des chambres consulaires,
Mesdames et messieurs les invités,
Mesdames et messieurs,
Peuple de Guadeloupe,
Le 14 mars 2010, il n’y pas a eu un, mais deux vainqueurs : la Guadeloupe et l’espoir.
Et c’est avec une profonde émotion et une certaine gravité que j’accueille cette seconde élection à la tête de la Région Guadeloupe, avec l’ambition exaltante de ne décevoir ni l’une, ni l’autre. De ne décevoir ni la Guadeloupe, ni cet espoir.
En cet instant solennel, je veux une nouvelle fois, avant toute chose, adresser mes remerciements aux 78.261 électrices et électeurs guadeloupéens qui ont accordé leur confiance à la liste « Tous pour la Guadeloupe » que j’ai eu l’honneur et le bonheur de conduire.
C’est la première fois dans l’histoire électorale et politique de notre pays qu’un si grand nombre de nos compatriotes se rassemblent, dès le premier tour, autour d’un bilan, d’une démarche et d’un projet, alors qu’ils disposaient d’un très large choix de 9 listes.
Ce fait politique majeur n’attire cependant pas sur ma personne une quelconque gloire, car les urnes ne placent pas un homme au sommet d’un classement, elles le mettent en face de ses responsabilités. Et ces responsabilités, dans la Guadeloupe d’aujourd’hui, sont immenses.
Pour en prendre la mesure, en un jour comme celui-ci, il est donc bon d’être bien entouré et je crois avoir cette chance.
Je veux ainsi saluer la présence de ma mère, sans qui je ne serai assurément pas l’homme que je suis aujourd’hui.
Je veux aussi remercier mon épouse Francette, pour son soutien indéfectible depuis que je suis en politique.
Je tiens également à saluer respectueusement deux figures importantes de la politique guadeloupéenne qui m’ont fait l’honneur de leur présence : le docteur Henri BANGOU et mon lointain prédécesseur, José MOUSTACHE.
J’avais invité les autres anciens présidents de Région, MM. PENTIER, et PROTO, ainsi que Mme MICHAUX-CHEVRY. Je regrette leur absence, même si M. PENTIER m’a fait savoir qu’il ne pouvait se déplacer à sa guise depuis la Martinique.
Qu’il me soit également permis d’avoir un salut fraternel pour Jacques GILLOT, le sénateur-président du Conseil général, avec lequel je chemine depuis de nombreuses années. Les épreuves – et il y en a eu ! – loin de nous avoir séparés, ont renforcé notre relation qui est cimentée par une exigence commune d’unité et de convergence de vues pour notre Guadeloupe.
Je veux aussi adresser des remerciements appuyés à mes colisitiers, avec lesquels il me tarde de travailler après la belle campagne que nous avons menée.
J’associe à ces remerciements ceux qui, dans notre équipe, n’ont pas été élus, ainsi que les conseillers régionaux sortants qui sont restés à nos côtés et sur lesquels nous comptons nous appuyer lors de cette mandature.
Je salue la présence de Mme la ministre de l’Outre-mer, Marie-Luce PENCHARD, qui fait son entrée aujourd’hui dans notre assemblée.
Enfin, je remercie le public très nombreux dans cette enceinte qui, plus que jamais, mérite d’être appelée la « maison du peuple ». Cette présence nombreuse est une nouvelle preuve, après la participation supérieure à celle dans l’Hexagone dimanche dernier, que la politique intéresse toujours nos compatriotes, pour peu qu’elle sache s’adresser à leurs préoccupations et qu’elle se donne pour objectif de contribuer concrètement à leur bonheur.
Hélas, la politique ne donne pas toujours cette image. Ces dernières semaines, elle a même souvent donné une image détestable d’elle-même. Elle a illustré les difficultés que nous éprouvons encore à faire vivre un débat démocratique, respectueux des personnes et confrontant les idées. Certes, ce n’est pas une spécificité guadeloupéenne, car il y a eu ailleurs des moments navrants, mais évoquer cela devant vous me permet de formuler le vœu que nous sachions, tous, être exemplaires dans cet hémicycle, car je tiens à le dire avec force : la campagne est terminée et la Guadeloupe nous regarde.
Nos concitoyens attendent de nous que nous soyons au travail. Prêts à nous saisir des dossiers brûlants du moment. Tournés résolument vers la Guadeloupe de demain qui se prépare et se décide aujourd’hui.
C’est pourquoi, tout au long de la campagne, je me suis efforcé de respecter nos adversaires. C’est pourquoi, depuis dimanche soir, je n’ai pas eu une seule déclaration sans prononcer le mot de réconciliation.
Car, sans réconciliation, c’est l’amertume, l’esprit de revanche et l’opposition systématique qui domineront nos travaux. Et si nous ne parvenions pas à cette réconciliation, c’est que nous n’aurions rien compris au message que nous a adressé le peuple guadeloupéen.
Un an presque jour pour jour après la fin d’une crise sociale de grande ampleur durant laquelle notre cohésion de peuple a été mise à mal, durant laquelle des Guadeloupéens se sont parfois dressés contre d’autres Guadeloupéens, le vote de dimanche a montré l’adhésion et l’attachement de nos compatriotes aux valeurs que nous avons portées.
Pour eux, par ce vote, la Guadeloupe est et doit rester une démocratie au sein de laquelle les choix de société, les orientations politiques et les décisions économiques majeures se font dans les urnes, par le vote libre et sans contrainte.
Une démocratie au sein de laquelle on est libre d’avoir ses opinions et de penser différemment, sans avoir peur pour sa personne, pour sa famille ou pour ses biens.
Une démocratie dans laquelle les conflits, qu’ils soient sociaux ou civils, se règlent par le dialogue et, si besoin, devant la justice, mais pas systématiquement dans la rue.
Pour eux, l’urgence est de retrouver la confiance dans la stabilité, de se remettre au travail en se demandant, tous, ce que nous pouvons faire pour faire avancer notre pays.
Pour eux, la clé de notre réussite et de notre prospérité de demain, réside dans notre capacité à nous rassembler, à bâtir un nouveau « vouloir vivre ensemble », à faire de nos différences des atouts, bref, à transformer nos antagonismes d’hier en consensus de demain.
Pour eux, la diversité ethnique, culturelle, religieuse et sociale de la Guadeloupe est une richesse que la fragilité intrinsèque des sociétés métissées nous commande de préserver à tout prix en veillant à ce que toutes nos composantes aient droit à la parole et soient représentées.
Pour eux, l’entreprise n’est pas obligatoirement et nécessairement l’ennemie du travailleur, si la création de richesse est équitablement répartie et génère des créations d’emplois.
Pour eux, la lutte contre les profitations, contre les monopoles, contre les abus de position dominante, contre la vie chère, contre les injustices, contre les inégalités, est une cause juste qui vaut de mobiliser l’ensemble des pouvoirs publics dans l’intérêt des consommateurs et des citoyens.
Pour eux, à la manière de Lacordaire, « entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, c'est la liberté qui opprime, c'est la loi qui affranchit ».
Pour eux, pour autant, il n’y a pas une vérité de la contestation sociale qui s’imposerait en supplantant toutes les autres : il y a une société à bâtir autour d’un intérêt général qui, lui, supplante et surplombe tous les intérêts particuliers.
Le choix citoyen du 14 mars en faveur de « Tous pour la Guadeloupe » ne peut que nous rendre fiers d’avoir porté haut ces valeurs-là durant des mois et fiers d’avoir rassemblé la Guadeloupe autour d’un discours et d’une démarche qui postulent que les solutions au marasme, au mal-être et aux malaises sont d’abord et avant tout en nous-mêmes, car notre peuple est un concentré de talents et d’énergie.
Ce choix citoyen nous impose donc d’autant plus d’être des ferments de réconciliation.
Et pour aller au-delà des mots, je fais une première proposition à notre assemblée qui est de confier la présidence d’une commission, la commission des Affaires européennes, au premier groupe de la minorité. Nos collègues, par leur expérience et leur parcours, peuvent en effet apporter beaucoup à notre collectivité et, au-delà, à la Guadeloupe. J’espère qu’ils accepteront, eux aussi, ce geste de réconciliation au nom du bien commun.
De même, je souhaite proposer à Cédric CORNET, qui a mené une belle campagne, qui a su marquer les esprits par son énergie et son enthousiasme et qui a témoigné d’une réelle volonté d’agir, une mission dont nous définirons ensemble les contours. Cette mission sera dans le cadre de l’une des priorités que j’ai fixées pour cette mandature : le plan d’urgence pour la jeunesse en déshérence, cette jeunesse « an la ri la » qui nous préoccupe tant.
Les deux élus de sa liste, comme l’ensemble des groupes de la minorité, seront représentés à la commission permanente et dans l’ensemble des commissions thématiques de notre collectivité.
Le règlement intérieur que nous adopterons prochainement pour notre assemblée comportera également des innovations de façon à donner encore plus de vitalité à notre démocratie et nous permettre d’atteindre l’exemplarité que j’évoquais au début de mon propos.
La réconciliation, il faudra aussi l’insuffler hors les murs de notre hémicycle, car nous devons tous nous atteler à restaurer le dialogue social si difficile en pays de Guadeloupe. Je prendrai dans les prochaines semaines une initiative en direction des partenaires sociaux afin d’étudier avec eux le principe d’une charte d’engagements mutuels pour bâtir ensemble une démocratie sociale apaisée sans laquelle notre développement sera constamment entravé par une conflictualité sans fin.
« Que chacun mette un peu d’eau dans son rhum ! », ai-je dit plus d’une fois. J’espère que je serai entendu et je souhaite qu’avec les organisations syndicales, nous puissions mettre sur pied, très vite, cette Maison des syndicats qui figure dans les accords du 4 mars et qui pourrait être le lieu de ce dialogue social rénové.
Mais, au-delà de ce nécessaire effort de réconciliation, nous devons tous mesurer le poids des responsabilités que nous ont confiées nos compatriotes.
L’une de nos missions, je crois, est de donner à notre pays une chose précieuse qui s’est peut-être évanouie dans les tumultes et l’accumulation des crises : un sens.
Un sens qui soit autant une « signification », qu’une « direction ». Un sens qui corresponde et qui nous conduise à la société que nous voulons : démocratique, disposant des instances d’un Etat de droit, au sein de laquelle il nous est possible de « faire peuple », ce qui ne se réduit pas à « faire simplement foule », passant trop souvent à côté de son cri.
Un sens qui soit une boussole pour l’action. Car, les défis devant nous sont nombreux.
Il y a une économie à soutenir, à cause d’une crise mondiale et d’une crise nationale qui perdurent.
Il y a une crise du logement, qui pèse lourd aujourd’hui dans le ralentissement de l’activité, mais qui prive surtout nombre de nos compatriotes d’un cadre de vie décent.
Il y a des enjeux considérables autour de notre politique de l’eau, aussi bien en matière de réseaux qu’en matière de ressources. La sécheresse que nous subissons actuellement nous impose de nous préoccuper rapidement de ce dossier.
Il y a des besoins criants en matière de structures d’accueil des personnes âgées dépendantes et cela n’ira pas en s’améliorant compte tenu du vieillissement de notre population.
Il y a une jeunesse en déshérence et notre obligation morale est de ne pas la laisser au bord du chemin.
Il y a aussi une jeunesse formée, et même bien formée, qui trop souvent peine à connaître sa première expérience professionnelle.
Il y a une problématique des transports de voyageurs interurbains et inter-îles que nous avons commencée à résoudre, mais qui nécessite de déployer de nouveaux efforts.
Il y a une politique de traitement des déchets à poursuivre en dotant notre territoire des infrastructures adaptées à nos besoins.
Il y a une politique de l’énergie que nous devons amplifier afin de parvenir à 50% d’indépendance énergétique par rapport aux énergies fossiles à l’horizon 2030.
Il y a à faire émerger des groupes guadeloupéens aux reins solides en mesure d’investir dans le domaine de la grande distribution. C’est le moyen le plus efficace dont nous disposons aujourd’hui, avec la constitution de centrales d’achats de détaillants, pour faire baisser significativement les prix des produits de première nécessité.
Il y a un plan séisme à accélérer pour mettre aux normes parasismiques l’ensemble des bâtiments publics, à commencer par nos écoles, nos collèges et nos lycées, ce qui déjà représente plus d’un milliard d’euros d’investissements.
Nombre de ces enjeux ne relèvent pas des compétences de la Région. Mais quand la Région n’a pas à faire seule, elle peut néanmoins inciter à faire ou contribuer à faire en accompagnant les autres pouvoirs publics.
Pendant 6 ans, avec le Conseil général et son président Jacques GILLOT, nous avons fait vivre une synergie historique au service de la Guadeloupe. A cette même tribune, il y a six ans presque jour pour jour, nous disions qu'en lieu et place d'une logique de compétition stérile et politicienne, nos deux collectivités devaient pratiquer une logique de complémentarité et une logique d'union sur les grands dossiers qui doivent relever d'une seule et même logique : la logique guadeloupéenne. Nous parlions de dossiers qui transcendent les compétences de telle ou telle Assemblée et qui réclament une transversalité, une synergie, un décloisonnement.
Voilà un engagement fort que nous pouvons être fiers d’avoir respecté. C’est désormais un acquis et un atout sur lequel nous pouvons compter pour relever les défis que j’ai mentionnés à l’instant.
Pourtant, même coalisés, nos moyens ne suffiront pas à tout faire dans les quatre ans que doit durer ce mandat.
C’est pourquoi, nous aurons très rapidement à engager un dialogue franc avec le gouvernement sur les différents dossiers qui nécessitent l’accompagnement de l’Etat. Et c’est, je crois, une chance pour la Région Guadeloupe de pouvoir compter une ministre dans ses rangs. Elle pourra en effet témoigner de la réalité et de la consistance des dossiers que nous continuerons à soumettre à Paris et elle pourra également mieux nous expliquer, je l’espère, la politique gouvernementale dont la logique, par certains aspects hélas, nous échappe parfois…
Concernant le plan séisme, compte tenu de l’acuité du problème, j’ai de toute façon l’intention de demander audience aux plus hautes autorités de l’Etat et, en particulier, au président de la République, afin d’élaborer un plan de financement correspondant à un échéancier de travaux permettant d’engager rapidement les investissements indispensables à la sécurisation de nos enfants.
Mais, un autre défi nous attend, et non des moindres : c’est celui de la réforme territoriale et la question de l’évolution de nos institutions.
Evoquer cette question un 19 mars, date du 64ème anniversaire des lois de départementalisation de 1946, ne manque d’ailleurs pas de saveur. Cette départementalisation qui a malgré tout fonctionné et contribué à élever considérablement le niveau de vie de nos territoires tout en consolidant leur sentiment d’appartenance à la République.
Nous sommes aujourd’hui face à un gouvernement qui a choisi de considérer que le cadre départemental actuel a vécu et qu’il est temps de simplifier les échelons administratifs sur tout le territoire national.
Je ne m’attarderai pas sur les arrières-pensées évidentes de ce type de réforme pour ne relever qu’une chose : le chef de l’Etat et le gouvernement semblent particulièrement pressés de faire évoluer nos institutions. Or, notre population a plusieurs fois démontré qu’il ne s’agit pas là, pour elle, d’une priorité et les élus ont, pour leur part, demandé 18 mois de réflexion pour faire connaître leurs options en matière institutionnelle.
Je ne tiendrai pas devant vous un discours différent de celui que j’ai tenu tout au long de la campagne. Le débat entre l’article 73 et l’article 74 est à mes yeux tranché par le vote de dimanche dernier, compte tenu de la clarté de notre position en faveur du droit commun. Sans même rappeler que l’ampleur du rejet de l’article 74 par la Guyane et la Martinique semble avoir douché l’ardeur des plus fervents défenseurs de l’autonomie…
Il reste la question secondaire, mais tout de même importante, à discuter entre nous des différentes solutions institutionnelles possibles dans le droit commun : statu quo, assemblée unique, collectivité unique, l’application de la réforme Balladur voire, comme certains l’ont suggéré, la bi-départementalisation.
Le chef de l’Etat a plusieurs fois affirmé que le statu quo n’était « plus possible ». Il aurait été plus exact de dire « peut-être plus tout à fait souhaitable ». Car, en l’espèce, le chef de l’Etat a livré une opinion, la sienne, car dans les faits et en droit notre population peut très bien choisir, dans le cadre d’une consultation, de rester dans le système actuel.
C’est pourquoi, je crois nécessaire d’avancer sur cette question avec prudence. Avec prudence. Car, je le redis une nouvelle fois, l’urgence est économique et sociale. Elle n’est pas institutionnelle. Mais, s’il faut évoluer, car le reste du territoire évolue, nous y sommes prêts. À condition que ce ne soit ni Paris, ni Fort de France, ni Cayenne qui choisissent pour nous parmi les différentes options possibles ou qui nous dictent la direction à prendre. Et, à condition, que l’on ne nous oblige pas à suivre à marche forcée une feuille de route qui conduise à des télescopages avec le calendrier électoral de 2011. Pour ma part, compte tenu de la complexité du sujet, je souhaiterais que cette consultation, si consultation il doit y avoir, ait lieu en même temps que le renouvellement à moitié du Conseil général en mars 2011 ou au plus tard en juin 2011, mais pas avant mars.
Nous avons tant de dossiers ouverts, en particulier dans la continuité des actions menées lors de la précédente mandature… Je pense à la mise en œuvre de l’Etablissement public de formation professionnelle, je pense à la mise en œuvre de l’habilitation en matière d’énergies, je pense à la finalisation de la révision du Schéma d’aménagement régional, je pense à la reconstruction de Baimbridge, et j’en passe… qu’il m’apparaît périlleux pour ne pas dire dangereux de s’engager tête baissée dans une nouvelle agitation autour d’une question institutionnelle pour laquelle nous savons si bien nous diviser. Nous voulons procéder à notre rythme pour prendre le temps de faire la pédagogie nécessaire en direction de la population.
Avant de conclure, j’entends dire ici et là que l’ampleur de notre victoire nous commande de réussir et qu’elle nous place en position d’être responsable de tout ce qui se passera dans notre pays dans les quatre années qui viennent.
Ce n’est évidemment pas ma conception de l’action publique. Nous sommes en république française et il y a sur notre territoire un Etat, des collectivités locales, des partenaires sociaux, une société civile et des citoyens. Et tous, nous sommes responsables. Les institutions ont, chacune, leurs compétences et c’est dans le respect de ces compétences et de ces prérogatives que nous agirons en étant fidèles à nos engagements et à nos objectifs, et en rendant compte de notre action.
Jamais, lors des six dernières années, je ne me suis laissé aller à promettre l’impossible. Jamais durant cette campagne, je n’ai cédé à la démagogie.
Je demeure l’adepte du parler vrai, de la rigueur en matière de gestion des deniers publics, et des engagements réalistes. Seule la vérité est révolutionnaire. Mais, je crois que tous ensemble, dans une coalition de bonnes volontés, nous pouvons faire avancer notre pays, nous pouvons donner les moyens à nos compatriotes de réaliser leurs projets, nous pouvons approcher notre ambition que chaque guadeloupéen dispose d’un logement, d’un savoir, d’un emploi, d’une santé, de loisirs.
Les utopies réalistes ne sont sans doute pas les plus lyriques. Elles n’enchantent peut-être pas les cœurs comme les mélodies de ceux qui vous composent ce que vous voulez entendre. Mais ces mélodies-là ne durent qu’un temps, le temps d’une mode, le temps d’être trompé, le temps d’être déçu.
Pour notre part, nous vous proposons de composer avec nous une œuvre durable, capable de résister à l’usure du temps et qui, donc, a l’ambition de faire date.
Je suis particulièrement fier que la Guadeloupe ait choisi avec éclat ce chemin-là, cette rationalité-là, en se défiant des promesses qui n’engagent que ceux qui les écoutent.
« Tous pour la Guadeloupe », ce n’est plus un slogan, ni une signature. C’est désormais notre feuille de route.
« Tous pour la Guadeloupe ! », dans cet hémicycle, je l’espère, comme ailleurs, ici dans le pays mais aussi dans la communauté guadeloupéenne de l’Hexagone.
Tous pour la Guadeloupe, vous dis je !
Merci !