Edito. Polémique Chavez: Victorin Lurel choque. Doit t-il démissionner ?

Edito.

Polémique Chavez: Victorin Lurel choque. Doit t-il démissionner?

Victorin Lurel © CITIZENSIDE / NICOLAS KOVARIK / citizenside.com
Victorin Lurel © CITIZENSIDE / NICOLAS KOVARIK / citizenside.com

 

Après ses déclarations à propos de Hugo Chavez (voir articles ci-dessous),Victorin Lurel a déclenché malgré lui une polémique dont seul la classe politique a le secret.

Un ministre de la république française mais Guadeloupéen doit-il  partager la même vision que ses collègues de France? A t-on le même regard sur Hugo Chavez et sa politique selon que l'on se trouve en France ou en Guadeloupe? Manifestement NON et c'est tant mieux.

Le ministre de l'Outre-mer, Victorin Lurel.


En s'exprimant en toute conviction le ministre de l'outre mer monsieur Lurel a pris un risque. Un risque car très peu d'hommes et de femmes politiques en France osent  aller à contre courant de la "pensée unique". Il n'y a qu'à lire et voir le contenu de la presse française à propos de Hugo Chavez pour comprendre qu'il y a une "mécanique" mise en place pour tromper le citoyen français.

Le ministre de l'Outre-mer, Victorin Lurel.

Défendre la politique sociale de Chavez, c'est dire à l'occident qu'elle se trompe.

 Défendre la politique économique de Chavez, c'est dire aux occidentaux que leur système économique n'est pas le plus fiable au monde.

 Défendre Hugo Chavez, c'est dire aux citoyens européens que l'on "vous a menti" depuis des décennies.

Donc quand Victorin Lurel encense Hugo Chavez c'est toute une partie de la classe politique française qui tremble car ses déclarations vont à l'encontre de leurs intérêts...tromper le peuple.

Le ministre de l'Outre-mer, Victorin Lurel.

 

En Guadeloupe, les propos de Victorin Lurel ont été très bien accueillis par la population. Et que l'on ne vienne pas dire que les guadeloupéens n'ont d'yeux que pour leur ministre car celui-ci vient de perdre quelques points dans un sondage de popularité.

Mais le guadeloupéen est de plus en plus mature quand il s'agit de la politique en France, dans la caraïbe ou en Amérique du sud. Le guadeloupéen est bien placé pour savoir que Hugo Chavez voulait aider la Guadeloupe à payer son essence moins cher.L'Etat français n'a jamais laissé faire car ça remettrait en cause toutes les pratiques particulièrement opaques du pétrole aux Antilles françaises. 

 

Le ministre de l'Outre-mer, Victorin Lurel.

Le guadeloupéen est français mais à aussi le droit de penser par lui même, ce qu'a fait Victorin Lurel ministre de la République française mais guadeloupéen avant tout. On est Ministre un moment mais guadeloupéen tout le temps, Victorin Lurel ne l'a pas oublié.

Doit-il démissioner? NON. Mais si il doit choisir entre renier ses propos et démissionner,  nous lui conseillerons de démissionner car il n'aurait pas sa place dans un gouvernement de béni oui-oui. Si Victorin Lurel a prononcé ses propos avec conviction il ne devrait pas faire machine arrière à cause de la politique politicienne.

"Toto" la balle est dans ton camp, choisis ton équipe camarade.

Brother Jimmy.

Le ministre de l'Outre-mer, Victorin Lurel.

REVUE DE PRESSE FRANCAISE.

 


 

Lurel : "Chávez, c'est de Gaulle plus Léon Blum"

Le ministre de l'Outre-mer a expliqué avoir été impressionné par la dépouille de Hugo Chávez devant laquelle il s'est recueilli.

Le ministre de l'Outre-mer, Victorin Lurel.

sources : AFP

Victorin Lurel, qui représentait le gouvernement français aux obsèques de Hugo Chávez vendredi à Caracas, a confié son émotion à la presse après la cérémonie, contesté le qualificatif de "dictateur" pour désigner l'ex-président vénézuélien et estimé que "Chávez, c'est de Gaulle plus Léon Blum ". Interrogé par les radios RTL et Europe 1, le ministre de l'Outre-mer a expliqué avoir été impressionné par la dépouille de Hugo Chávez devant laquelle il s'est recueilli et le travail des thanatopracteurs dans la perspective de l'embaumement.

"Il était tout mignon (...), frais, apaisé comme peu(vent) l'être les traits de quelqu'un mort, on avait un Hugo Chávez pas joufflu, comme on le voyait après sa maladie", a-t-il dit. "C'était émouvant", a ajouté Victorin Lurel, on peut ne pas être d'accord avec telle ou telle action de Hugo Chávez mais les gens sont fiers de ce qui a été fait en 14 ans" de présidence. Et d'enchaîner : "Toute chose égale par ailleurs, Chávez, c'est de Gaulle plus Léon Blum. De Gaulle parce qu'il a changé fondamentalement les institutions et puis Léon Blum, c'est-à-dire le Front populaire, parce qu'il lutte contre les injustices."

"Comme Lénine"

"Moi, je dis, et ça pourra m'être reproché (...), que le monde gagnerait à avoir beaucoup de dictateurs comme Hugo Chávez, puisqu'on prétend que c'est un dictateur. Il a pendant ces 14 ans respecté les droits de l'homme", a encore déclaré le ministre. Vendredi, pour les funérailles d'État, dans la capitale vénézuélienne, du président décédé mardi, 32 chefs d'État et de gouvernement étrangers avaient fait le déplacement. Le cercueil de Chávez était exposé dans le salon d'honneur de l'Académie militaire plein à craquer. 

Embaumé "comme Lénine", le corps restera encore exposé au public au moins sept jours, avant d'être plus tard visible dans le futur Musée de la révolution bolivarienne. S'il a qualifié l'embaumement de pratique "d'un autre temps", Victorin Lurel s'est dit impressionné par la préparation du corps du défunt : "On avait l'impression qu'il y avait là une sorte d'opération, je pèse mes mots, de sanctification."

 


 

Propos de Lurel sur Chavez: "faute majeure" pour l'opposition

Les propos samedi du ministre des Outre-mer Victorin Lurel, dépêché à l'enterrement d'Hugo Chavez choquent la classe politique. Le ministre n'avait pas hésité à comparer le dirigeant vénézuélien à de Gaulle et Léon Blum.

Victorin Lurel, ministre des Outre-mer. (BFMTV)

M.R. avec AFP 

Il est des déclarations maladroites. Celles de Victorin Lurel, représentant la France à l'enterrement d'Hugo Chavez en font partie. Le ministre de l'Outre-mer ainsi déclaré samedi à Caracas que "Chavez, c'est De Gaulle plus Léon Blum", et que "le monde gagnerait à avoir beaucoup de dictateurs comme (lui) puisqu'on prétend que c'est un dictateur". Il n'e fallait pas plus pour déclencher la polémique et s'attirer la foudre des politiques, à droite, comme à gauche.

Ce copinage infréquentable avec des dictateurs

Ainsi, pour Anne Hidalgo, candidate PS à la mairie de Paris, actuelle première adjointe du maire Bertrand Delanoë et interrogée au "Grand Rendez-vous" Europe 1/i-Télé/Le Parisien "c'est un peu rapide, un peu abusif, c'est excessif de le dire comme ça (...) Je pense que tout ça va être corrigé certainement dans la journée, je n'ai pas à le lui demander. Chavez a d'abord tenté la prise du pouvoir par les armes, après il a été élu donc une élection c'est pas un régime de dictature".

Quant à Julien Dray, ancien député PS, vice-président du conseil régional d'Ile-de-France réagissant sur Radio J, "Comparaison n'est pas raison comme on dit. Et peut-être que ces comparaisons peuvent paraître, pour un certain nombre d'entre nous, excessives. Mais je comprends aussi la colère de Victorin Lurel au regard de la manière dont, en France, le débat sur le bilan de Chavez a été traité. On a senti la haine de classe de ceux qui ne savent pas ce que Chavez a fait pour son peuple".

Julien Dray a également regretté que la France n'ait pas envoyé "une personnalité de premier plan à cet enterrement". "Oui ça méritait que le ministre des Affaires étrangères (Laurent Fabius, ndlr) y aille, ça ne voulait pas dire pour autant qu'on avalisait la politique internationale de Hugo Chavez et ce copinage infréquentable avec des dictateurs. Ca voulait dire qu'on saluait aussi ce qui est en train de se passer en Amérique latine".

"Un dictateur acceptable"

Hervé Mariton, député UMP s'est déclaré, sur Radio RCJ, "choqué par ces propos (...) J’ai été ministre de l'Outre-mer, c’est une responsabilité importante de la République mais ça n’autorise pas, que ce soit en France de métropole ou d’outre-mer ou à l’étranger pour représenter le gouvernement, de tenir des propos aussi invraisemblables".

"Je considère qu’on est là, non pas dans une erreur de communication, mais qu’il s’agit d'une faute majeure, d’une faute grave dont il conviendrait que le président de la République, le Premier ministre, s’excusent. (...) J'attends du gouvernement qu’il rappelle que l’exigence de démocratie vaut sur toute la planète et qu’il ne suffit pas qu’un dictateur soit de gauche pour que ce soit un dictateur acceptable".

Laurence Parisot, présidente du Medef a également dénoncé les propos de Victorin Lurel, et s'est indignée sur France 3 : "La déclaration du ministre Victorin Lurel est très choquante. Comment peut-on dire d'un homme qui était un dicateur, un démagogue, qui incarne le populisme dans toute son horreur, puisse avoir les qualités que prétend notre ministre?".

 


 

L’hommage de Lurel à Chavez ne fait pas l’unanimité

Le ministre des Outre-mer, Victorin Lurel, est photographié le 13 juillet 2012 à Saint-Denis de la Réunion.

Par LIBERATION (avec AFP)

«Chavez c'est De Gaulle plus Léon Blum.» Le ministre des Outre-mer, Victorin Lurel, qui représentait le gouvernement français aux obsèques de l’ex-président vénézuélien, s’emballait ainsi, aux micros de RTL et d’Europe 1, samedi. Impressionné par la dépouille embaumée qu’il a vue à Caracas, il a trouvé Hugo Chavez «tout mignon, frais, apaisé comme peu(vent) l'être les traits de quelqu'un mort» et a aussi contesté le qualificatif de «dictateur»: «Moi je dis, et ça pourra m'être reproché, (...) que le monde gagnerait à avoir beaucoup de dictateurs comme Hugo Chavez puisqu'on prétend que c'est un dictateur. Il a pendant ces 14 ans respecté les droits de l'Homme.»

L’hommage a surpris. «Choqué» même, à droite et au centre. Plusieurs députés de l'opposition ont dénoncé ces propos et exigé, comme l’a fait l’UDI Yves Jégo «une clarification» du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Sur la radio de la communauté juive, le député (UMP) Hervé Mariton, renchérit: «On est là, non pas dans une erreur de communication, mais qu’il s’agit d'une faute majeure, d’une faute grave dont il conviendrait que le président de la République, le Premier ministre, s’excusent. (...) J'attends du gouvernement qu’il rappelle que l’exigence de démocratie vaut sur toute la planète et qu’il ne suffit pas qu’un dictateur soit de gauche pour que ce soit un dictateur acceptable.»

«Des propos hallucinants»

Son collègue UMP à l’Assemblée, Christian Estrosi s'est dit «très choqué» et Dominique Bussereau a fustigé «des propos hallucinants»,lui aussi sur son compte Twitter.

La présidente du Medef, Laurence Parisot, a, à son tour, dénoncé, sur France 3, une déclaration «choquante»: «Comment peut-on dire d'un homme qui était un dicateur, un démagogue, qui incarne le populisme dans toute son horreur, puisse avoir les qualités que prétend notre ministre?»

Côté PS, on préfère nuancer les propos du ministre de l’Outremer. Candidate PS à la mairie de Paris, Anne Hidalgo, a jugé, au «Grand Rendez-vous» Europe 1/i-Télé/Le Parisien, «un peu rapide, un peu abusif et excessif» le propos de Victorin Lurel et prédit que le discours sera «corrigé certainement dans la journée». Pour la première adjointe de Bertrand Delanoë, Hugo Chavez «a fait des choses fortes puisqu'il a réduit la pauvreté très fortement au Vénézuela». «Et puis il y a des aspects de sa personnalité que je condamne totalement, notamment ses amitiés avec le chef de l'Etat iranien ou ses positions sur Israël»,ajoute-t-elle.

«Comparaison n'est pas raison comme on dit», résume, de son côté, le socialiste Julien Dray. Mais le vice-président de la région Ile-de-France dit aussi, sur Radio J, comprendre «la colère de Victorin Lurel au regard de la manière dont, en France, le débat sur le bilan de Chavez a été traité. On a senti la haine de classe de ceux qui ne savent pas ce que Chavez a fait pour son peuple.»