Guadeloupe : Jalton, une image négative

Guadeloupe : Jalton, une image négative

Chaque semaine, la rédaction CCN vous propose l'éditorial de notre confrère Jean-Claude Rodes, Directeur de l'hebdomadaire le "Progrès Social", journal disponible dans les points de vente habituels. Le titre de l'édito est choisi par la rédaction de CCN.

Comment comprendre qu’à l’ère d’internet, au moment où Obama triomphe avec Twitter, Facebook et autres techniques de l’ultra-communication, que certains hommes politiques, interpellant la jeunesse, soient encore à la traîne. Cette campagne, grâce aux NTIC, a été sans doute la plus propre en terme écologique. Tous les Guadeloupéens ont pu constater que nos murs et nos arbres ont été épargnés par cette guerre d’affiches sauvages. A l’ère des blogs, le plus, c’est d’investir les nouvelles technologies. Certains y sont parvenus avec plus ou moins de bonheur. On a vu le pire et rarement le meilleur.
 L’intention est louable, mais la bonne volonté ne suffit pas toujours. Quand il s’agit de faire mouche, l’improvisation n’est jamais sans risque. L’intérêt de ces nouveaux outils, c’est l’immédiateté du message. La crainte est une non-éthique dans l’anonymat des “faiseurs” d’opinion. Cet outil délivrant le message en temps réel, interdisant la vérification immédiate, peut se révéler comme une arme à double tranchant. Dans la plus grande consternation, se disqualifiant, on a vu un candidat se servir des SMS pour calomnier à tout va ses adversaires et surtout la presse. Sans modération et surtout sans aucune retenue.
 Même dans ses discours – Eric Jalton puisque c’est de lui qu’il s’agit – n’a eu de cesse de s’en prendre à la presse et aux journalistes.
Cette façon panique, d’aborder les relations avec les médias, a pourtant déjà montré ses limites. Contre-productive, elle crée souvent une image négative… pour le candidat lui-même et ceux qui le soutiennent. C’est souvent un signe avant-coureur d’une défaite annoncée Il en est toujours ainsi de ces mauvais perdants, qui cherchent dans la presse les boucs émissaires pour justifier leurs propres insuffisances. Il faut citer ici le cruel proverbe chinois : «Ce n’est pas parce qu’on a la gueule de travers qu’il faut s’en prendre à son miroir». Ceux qui avant lui ont pris ce venimeux chemin en insultant leurs adversaires et mêmes les électeurs qui les ont désavoués (Alfred Marie-Jeanne (pour le 74), Lucette Michaux-Chevry (2003, puis 2004) pour ne citer que ceux là), ont perdu leur honneur dans les méandres de la médisance. Ce n’est pas en se mettant la presse à dos que l’on touchera l’âme et le cœur des électeurs.
 Le coup est rude. La déception est amère, surtout quand «on se voit déjà en haut de l’affiche». Mais la rue n’est pas le peuple, même si c’est une partie du peuple avec parfois de justes revendications qui descend dans la rue. La rue est le peuple quand la rue éclairée participe aux élections. Il y a une vie après la défaite. Une auto critique sans concession semble indispensable pour se retrouver, coller au réel et… revenir. Chacun peut se tromper, sans pour autant s’égarer avec le risque de jeter l’opprobre sur sa personne et ses partisans. Il est temps que chacun se ressaisisse. Il est temps pour notre député de se ressaisir. C’est une bienveillante sommation. Il y va de l’image de notre peuple et de celle des Abymes, la vaillante.

RJC