CITATIONS ET REFLEXIONS DE MARCUS GARVEY (Part 2)

ÉVOLUTION - CE QUI EN RÉSULTE

L'évolution d'un peuple à travers les siècles entraîne des changements qui font que nous avons parfois peine à nous reconnaître.

Quand la grande race blanche d'aujourd'hui n'a­vait pas encore de civilisation à elle, que les blancs vivaient dans des cavernes, comme des sauvages, notre race s'enorgueillissait d'une merveilleuse civili­sation sur les bords du Nil.

ÉVOLUTION - CE QUI EN RÉSULTE

L'évolution d'un peuple à travers les siècles entraîne des changements qui font que nous avons parfois peine à nous reconnaître.

Quand la grande race blanche d'aujourd'hui n'a­vait pas encore de civilisation à elle, que les blancs vivaient dans des cavernes, comme des sauvages, notre race s'enorgueillissait d'une merveilleuse civili­sation sur les bords du Nil.

Certains noirs se complaisent à dire qu'ils sont nés à tel endroit ou à tel autre, et qu'ils n'ont aucune intention d'aller s'installer ailleurs que là où ils ont vu le jour. Mais laissez-moi vous dire ceci, Messieurs : le monde est petit et l'humanité, avec ses groupes raciaux multiples et variés, devient chaque jour plus nombreuse. Un peuple qui comptait, il y a cinquante

à soixante millions. Un peuple qui en comptait trente millions, il y a cinquante ans, est passé à soixante-dix millions d'individus. Combien seront-ils demain ? Le monde, lui, ne s'agrandit pas.

Que va-t-il résulter de la croissance de tous ces groupes raciaux, de ceux qui ont le pouvoir, de ceux qui sont puissants, de ceux qui ont à leur service, les forces de la nature leur permettant d'exploiter le faible, et en dernier ressort de l'exterminer ? Qu'ad­viendra-t-il de nous, les faibles, les attardés, quand les forts deviendront de plus en plus nombreux dans un monde demeuré à ses dimensions actuelles ?

Prenez seulement le temps d'envisager l'avenir et de comparer ce qui peut se passer avec ce qui s'est passé autrefois, et vous verrez qu'il n'y a d'autre salut pour la race noire que dans une Afrique libre et indépendan­te.

Sur le plan géographique, le monde n'a pas toujours eu les divisions naturelles que nous lui connaissons ; de même sur le plan politique, le monde a changé ; il ne cesse de changer. Hier, dominaient l'empire romain, l'empire grec ; plus avant dans le temps, les empires de Carthage, d'Assyrie et de Babylone. Que sont-ils devenus ? Ils ont sombré dans l'oubli, victime du progrès humain, du développement de certaines races et de la stagnation des autres. Mais sans aller si loin, que sont devenus le grand empire germanique, l'empire de Russie, l'empire d'Autri­che-Hongrie ? Eux aussi sont près de sombrer dans l'oubli.

Aujourd'hui nous avons le grand empire français, l'empire britannique, et d'autres grands empires. Résisteront-ils ?

J'en doute fort, car l'évolution et le progrès humain amène des changements, et à travers ces change

ments, qui, peut dire, sur la seule foi de ce qui se passe aujourd'hui, ce que demain nous prépare ? C'est pourquoi je répète aux 400 millions de noirs du monde : préparez-vous à une vie meilleure, à une vie, d'homme libre, sur le plan, économique, social et politique, et sur le plan de 'éducation !

PAUVRETÉ

C'est un état infernal. La pauvreté n'est pas une vertu, c'est un crime.

Être pauvre, c'est avoir faim sans espoir de trouver à se nourrir ; être malade sans espoir d'être soigné ; tomber de fatigue et de sommeil sans avoir un endroit où poser sa tête ; être nu sans trouver à se vêtir ; être méprisé, abandonné de tous. Être pauvre, c'est être un objet tout désigné pour le-crime et pour l'enfer.

L'homme qui a faim, vole du pain ; ce faisant, il viole le huitième commandement. Son état lui fait transgresser les lois de Dieu et des hommes ; il devient un paria. En pensées et en actes, il convoite le bien de son voisin ; se sentant rejeté, il recherche les faveurs de la femme d'autrui ; pour lui, il n'y a d'autre choix que le péché et la mort. Telle est la voie de la pauvreté. Personne ne veut être pauvre.

POUVOIR

 Le pouvoir est le seul argument qui satisfasse l'homme. Cela signifie qu'un individu, une race ou un peuple, qui n'a pas à sa disposition un pouvoir qui lui appartienne, doit se soumettre à la volonté de tout

autre individu, race ou peuple qui possède cette remarquable qualification.

Si les blancs ont peur de se battre contre tel boxeur noir, c'est à cause de sa force physique et de la -puissance de ses poings.

C'est la puissance scientifique et industrielle de la race teutone qui lui permit, pendant des années, de dicter à l'Europe sa politique scientifique et économi­que.

C'est la puissance économique et navale de la Grande-Bretagne qui, lui permet de rester maîtresse des mers. C'est la puissance financière et commerciale des Etats-Unis d'Amérique qui fait d'eux les banquiers du monde.

On ne peut donc que conseiller à l'homme noir d'acquérir des pouvoirs de toute sorte - le, pouvoir, de l'éducation et de la science; le pouvoir au niveau industriel, politique et gouvernemental. Donnons-nous ce genre de pouvoir que les autres racés ne pourront manquer de remarquer, ou, si elles se refusent encore à le voir, qu'elles SENTIRONT dans leur chair !

L'homme ne se laisse pas convaincre ni même ébranler par des prières ou des pétitions ; mais devant le pouvoir et la force, n'importe quel individu se laisse persuader, fut-ce contre sa volonté.

MÉFIANCE UNIVERSELLE

 Partout l'humanité se bat pour l'indépendance politique et le développement économique. Dans cette lutte, s'affrontent les plus grands esprits du siècle ; chaque peuple, chaque nation veut apparaître aux yeux du monde sous son jour le meilleur.