"Ah bon ! Depuis quand ils font travailler des Noirs à TF1 ?" CRS accusé de racisme contre une journaliste de TF1: enquête de l'IGS

"Ah bon ! Depuis quand ils font travailler des Noirs à TF1 ?"
CRS accusé de racisme contre une journaliste de TF1: enquête de l'IGS

 

PARIS — Une enquête a été confiée mercredi à la police des polices après que la Société des Journalistes (SDJ) de TF1 a accusé un CRS d'avoir tenu la veille des propos racistes à Paris contre une journaliste de la chaîne, dont la direction a dénoncé des propos "plus que regrettables".

"Le ministère de l'Intérieur souhaite que toute la lumière soit faite. Le préfet de police a saisi l'Inspection générale des Services et invite la journaliste à se rapprocher de ce service pour faire part de ses griefs", a indiqué à l'AFP le porte-parole de Beauvau, Pierre-Henry Brandet.

"Si ces faits étaient avérées, des mesures seraient évidemment prises", a poursuivi le porte-parole.

Selon les faits relatés par la SDJ de TF1, la journaliste reporter d'images Florice Houngbo a été arrêtée par des CRS qui filtraient l'accès à une conférence de presse en marge de l'évacuation d'un immeuble occupé par des migrants tunisiens dans le XIXe arrondissement de Paris.

Se voyant refuser l'accès, elle demande une explication quand, selon la SDJ, un CRS "lui demande pour qui elle travaille". Quand elle répond, le policier lui aurait alors rétorqué: "Ah bon ! Depuis quand ils font travailler des Noirs à TF1 ?", narre la SDJ.

La directrice de l'information de la chaîne, Catherine Nayl, a expliqué qu'elle allait "adresser une lettre au préfet de police", Michel Gaudin. "Elle a fait son métier, elle n'a pas cherché à envenimer les choses", a-t-elle assuré, dénonçant des propos "plus que regrettables".

"Mais ce sont les propos d'une personne, ce n'est pas la police nationale qui a parlé à Florice. Il ne faut pas faire d'amalgame", a-t-elle ajouté.

Selon Catherine Nayl, la journaliste veut "encore réfléchir" avant de décider ou non de porter plainte.

Dans un communiqué, le club Averroès, qui défend la diversité dans les médias, a assuré qu'il "ne peut accepter que les fondamentaux constitutifs de l'exercice du métier de journaliste ne soient garantis à tous" quelle que soit "leur couleur de peau". Il demande "solennellement dans un courrier à Claude Guéant, ministre de l'Intérieur, des explications".

"Le club Averroès, ajoute le communiqué, va suivre avec attention les suites disciplinaires réservées à ce genre de comportement indigne de la Police nationale. Ce genre d'incident, même isolé, nous renforce dans l'ambition de promouvoir les représentations et l'image de la diversité grâce aux médias français".