Daniel, 3 ans, retenu deux heures au commissariat de Juvisy

Daniel, 3 ans, retenu deux heures au commissariat de Juvisy

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Daniel revient du centre de loisirs avec son père. Celui-ci fait un détour pour s’acheter des cigarettes. Il est environ 17 heures, nous sommes le jeudi 22 avril 2010. Quand ils sortent du bureau de tabac, la police les attend près de la voiture : contrôle des papiers du véhicule, de l'identité de monsieur. Les papiers du véhicule sont en règle, pas ceux de monsieur. Cela ne fait ni une, ni deux, en policiers zélés, ils poussent tout le monde dans le fourgon : le père et le petit de trois ans.

Quelques instants plus tard au commissariat de Juvisy : Daniel est seul avec son père dans une pièce vide. Son père est assis sur une chaise, menotté à cette chaise. Les policiers laissent l’enfant une vingtaine de minutes avec son père, puis viennent le chercher. Le petit ne comprend rien. Séparé de son père, il est terrorisé. Il pleure. Il fait ses besoins dans sa culotte.


Pendant ce temps, ils ont appelé la maman : qu’elle vienne chercher son fils immédiatement, sinon ils le confient à un organisme. Lequel? Elle ne sait pas, elle ne retient pas le nom mais elle comprend qu’on la menace de la séparer de son fils. Elle est à plus d’une heure de trajet de Juvisy. Elle arrive au commissariat vers 19h, affolée, angoissée. Cela fait deux heures que l’enfant est avec les policiers. Ce soir-là, il n’a pas pu dormir. Il a pleuré toute la nuit. Il a fait pipi au lit.

La deuxième nuit non plus, il n’a pas bien dormi : il a fait beaucoup de cauchemars. Il s’est réveillé plusieurs fois en pleurs.

Pendant le temps de la garde à vue du papa, des militants RESF ont appelé le commissariat pour avoir des explications. L’officier de police judiciaire chargé du dossier a refusé de leur parler.

Rappelons aux policiers que les articles 9 et 37 de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant stipulent qu'un enfant ne doit pas être séparé de ses parents et que nul enfant ne peut être privé arbitrairement de liberté.