10 Mai, esclavage : Patrick Lozes dénonce l'indifférence de Sarkozy

10 Mai, esclavage : Patrick Lozes dénonce l'indifférence de Sarkozy

Sur son blog, le président du CRAN, Patrick Lozès, appelait Nicolas Sarkozy a assister à cette "journée des mémoires", dénonçant "l'indifférence" de celui-ci. "Une telle absence [est] une forme de discrimination. Elle [dit] en somme, que décidément ce qui concerne la diversité n’est jamais la priorité, n’est jamais urgent, pas important..."

lizez:

Sarkozy fait le minimum pour la mémoire de l’esclavage quand Juppé se grandit

En ce 10 mai 2010, journée de mémoire de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions, ce n’est pas à Paris que les hommes d’Etat se seront montrés les plus grands...
Le président de la République n’a pas été totalement absent (comme l’année dernière) des cérémonies à la mémoire des victimes de la traite des Noirs et de l’esclavage.
Le Président Sarkozy était "présent par procuration" puisqu’il a fait lire un message par le ministre de l’Intérieur des Collectivités territoriales et de l’Outremer Brice Hortefeux.
Je regrette cette présence en pointillé.

La présence au figuré, la présence non assumée cachent mal le malaise du président de la République sur la question de l’esclavage.

Il est regrettable, ô combien, que le Nicolas Sarkozy ne parvienne pas à s’élever à la hauteur qui lui permettrait de rassembler le pays sur la mémoire l’esclavage autour de laquelle il est grand temps que nous nous rassemblions comme le Sénat s’est rassemblé en ce 10 mai 2001, pour dire, à l'unanimité au pays et au monde, qu’il assumait son passé.
Ce jour là, la France était digne, elle était grande. Elle était à la hauteur de ses principes et de ses valeurs.

Alain Juppé (Crédits photo AFP).jpgA Bordeaux, Alain Juppé lui, a su trouver des mots justes et forts, des mots qui dans le même temps apaisent.
Il a dit ce qui ne se disait plus aussi intelligiblement : que la ville dont il est maire a été, un port négrier important où ont été armés "des centaines de navires partis effectuer leur sinistre besogne".

Comme l’a compris l’ancien premier ministre, dire la vérité, ce n’est pas de la repentance.
C’est même tout le contraire, puisque c’est donner son sens le plus profond à la mémoire.
Cela permet de rappeler qu’à Bordeaux comme dans les villes de France, les anti-esclavagistes n’étaient pas rares. L'abolition de l'esclavage est aussi leur victoire.

La mémoire de l’esclavage et de son abolition méritent que nous nous rassemblions comme se sont rassemblés les abolitionnistes, qui étaient esclaves ou libres, noirs ou blancs.

Patrick Lozes